AMP, Xe Congrès : “Le corps parlant – Sur l’inconscient au XXIe siècle”; l’affiche et sa présentation





nls-messager

Le

corps parlant

Sur

l’inconscient au XXIe siècle

Xe
Congrès de
l’Association

Mondiale
de Psych
analyse

 
Présentation

du Congrès et de l’affiche par

son Directeur

Marcus André Vieira

affiche congrès
                              AMP 2016





Notre corps nous dit des choses à tout instant. Pour
les médecins, ses signes renseignent sur l’état du
fonctionnement de la machine. Le corps peut pourtant
nous dire bien davantage, puisqu’il est aussi notre
histoire vivante, le résultat de tout ce qui, dans nos
rencontres, et avant même notre naissance, nous aura
marqué et constitué.

C’est

ce que Freud

découvrit et c’est en touchant ces dits du corps
— faits non seulement de paroles mais aussi de
sensations et de fragments d’images —que

l’on touche à la vie même du corps et à sa jouissance.

De

cette pluie des mots qui nous tombent dessus, qu’est
ce qui compte ? Qu’est-ce qui nous marque et fera
partie de nous, en nous constituant comme sujet ?
Déjà, l’unité de

notre corps n’est pas un fait.
Il faut quelqu’un, la mère ou celui qui s’occupe de
nous, pour lui donner peu à peu consistance et c’est
en tant que je suis capable de vivre l’essaim de
sensations et de pensées qui me traversent comme étant
miennes, que ce corps jusques-là
parlé
devient un corps qui
parle,
mon corps.

Aujourd’hui,

ce qui faisait support d’identification imaginaire
risque d’être remplacé par l’éclatement de la masse de
tous les savoirs qui interviennent en temps réel
depuis Google
auprès de l’enfant. On est en droit de se demander si
quelque chose
n’a pas
bougé dans le miroir de
l’Autre.

C’est

ce que veut tout d’abord montrer notre affiche. Elle
reprend l’œuvre de Vik Muniz, artiste peintre
brésilien, qui a pris un tableau classique
d’Eckersberg et l’a refait à l’aide des morceaux
déchirés de magazines. L’artiste appelle la

série

d’images

dont cette œuvre fait partie: miroirs

de papier.

 

L’œuvre

nous donne ce sentiment tellement contemporain :
l’image de soi ne tient que tant qu’on la regarde de
loin. Ce n’est pas que
l’idée commune : « en se rapprochant, on voit les
vices et les secrets cachés ». C’est surtout qu’on
voit à quel point l’image de soi, corps inclus,

est

fabriquée.

Mais

l’affiche veut aussi indiquer quelque chose d’autre
(incarné par le titre qui vient flotter quelque part
entre l’image et nous). Il propose le thème de notre
Congrès :
Le

corps parlant.
Sur

l’inconscient au XXIe
siècle
.

Il

ne s’agit pas, du corps tel
qu’on vient de le décrire
.
Ce n’est pas le corps
parlé
ou le corps qui aurait acquis la faculté de parler,
mais le corps
parlant.

Prendre,

en effet, le pari de l’inconscient, revient à accepter
ceci : ce qui nous soutient comme Un n’est pas ce que
le miroir nous renvoie, c’est retrouver ce soutien
plutôt du côté d’un foisonnement de souvenirs où se
trouvent mélangées
des images et des bribes de discours.

Lorsque

l’on poursuit l’expérience
le plus loin possible, chaque fois qu
e
l’on s’approche au
plus
près de la jouissance la plus essentielle
d’un

corps, quand on s’approche de ce qui tient quelqu’un
en vie, à la pointe ultime de sa singularité, on ne
rencontre aucune unité, d’une part, et toujours
quelque chose qui est fait en même
temps

de langage et
de jouissance (ce que Lacan
appellera
lalangue).

C’est ce qui se découvre avec les

témoignages de ceux qui ont mené leur analyse
jusqu’à ce point et qui
,
d’avoir proposé

leur récit au dispositif de la passe, ont été nommés
Analystes de l’École.

Qu’en

est il du corps ?
Depuis la passe, notre corps est un vé
ritable
« collage

surréaliste » (comme le dit Lacan dans
le
Séminaire

XI
à propos de la pulsion). Il est un peu comme celui de
la femme de l’affiche.

Or,

il y a quelque chose qui fait
la différence entre le corps éclaté
d’aujourd’hui

et le corps tel

qu’une analyse nous le fait considérer :

c’est que l’analyse nous révèle à quel point on se
soutient précisément de

ces morceaux de jouissance qui sont en même

temps des morceaux de langage.

Ils

ne sont pas si nombreux que

cela. Au fil des rencontres, on s’aperçoit qu’il y a
quelque chose qui leur donne le la,
comme une note

qui revient sans cesse dans la mélodie
(et

ce n’est pas un hasard si l’on parle ici souvent de
percussion car ce quelque chose n’a pas

beaucoup de sens, juste une ré-incidence continuelle
dans

nos dires). Nommons-le, avec
Lacan
,
sinthome.

De

ce point de vue, la femme de l’affiche n’a de corps
que parce que le
sinthome,
cette frappe première de l’Autre
du

langage sur le vivant, se fait parole et que de passer
au parler, elle s’imbrique avec d’autres

paroles et compose une mosaïque langagière

qui fait semblant d’unité. C’est de parler, donc,
qu’elle peut avoir un corps, et se croire l’être,

d’où le terme proposé par Lacan dans

ces derniers séminaires :
parlêtre.

Cela

ne veut pas dire que l’on sait comment s’y prendre. On
est plus habitué à avoir affaire à un sujet qui vient
nous voir en tenant à son corps plutôt comme

à une unité fermée
qui, par exemple, n‘accepte pas de le modifier à tout
instant car il y t
ient

comme au lieu sacré de son âme.

Supposons qu’on soit de plus en plus aux
prises avec un corps comme celui de cette femme, qui
ne croit plus tellement qu’elle a un corps, mais
plutôt qu’elle l’a et le travaille comme elle le peut,
sans toutefois pouvoir se servir de l’appui donné par
son

sinthome.

Je

comprends ainsi pourquoi J.-A. Miller nous

a proposé, dans

sa présentation du thème,
d’aborder l’éclateme
nt

de l’imaginaire contemporain appuyé sur le concept
lacanien du parlêtre et

de faire un pari.
On fera,
donc, n
otre

sa proposition : « Faisons le pari qu’analyser le
parlêtre on le
fait
déjà il suffit
de

savoir le dire ».

Il

ne s’agit pas simplement d’opposer sujet et parlêtre,
comme si l’un appartenait au passé et l’autre à
l’avenir,
mais d’
examiner

les effets de la substitution, au présent, de l’un à
l’autre dans
l’abord de l’expérie
nce

clinique. Il

s’agira de bien dire ce qui se passe dans notre
pratique quand elle se donne comme partenaire
le parlêtre, c’est-à-dire, quand
elle vise le parlant du corps et pas tellement ce que
ce parler engendre comme semblant d’identité.

C’est

que notre pratique a de plus en plus affaire à une
autre division que la division de tout temps théorisée
comme celle de l’âme et du corps.

On

peut penser
à celle de quelqu’un qui a le pouvoir
et

en jouit, mais voit que

son usage sans limites de la cocaïne le met en danger.
On peut aussi penser à cette

femme qui ne peut être dans l’amour que comme objet maltraité

mais qui en même temps réussit dans

les affaires comme nulle autre. Il s’agit donc de la
division des jouissances, toutes deux du corps, et non
pas de celle de l’âme et du corps.

Il

faudra se servir de la tension proposée par
Jacques-Alain Miller entre sinthome et escabeau,
puisque ce dernier part de « la

négation de l’inconscient » par quoi on peut se
« croire maître de son être ». On puise alors de la
culture un escabeau, ce quelque chose « sur quoi le
parlêtre se hisse, monte pour se faire beau »
pour « se pousser du col et faire le glorieux ».

Nous

aurons aussi à reprendre ce qu’il
nous propose comme une triade
composée

par débilité, délire et duperie comme des véritables
axes cliniques en ce qui concerne les trois registres
imaginaire, symbolique et réel dans le cadre de
l’expérience avec le parlêtre. En effet, le sinthome
vient nouer la débilité de se prendre comme Un corps,
le délire d’articuler ce qui permet d’y croire et la
duperie de

se laisser aller par leur pouvoir de cerner :
« un réel
auquel croire sans y adhérer, un réel qui n’a pas de
sens, indifférent au sens, et qui ne peut être autre
que ce qu’il est ».
Peut-on

dire que nous avons accès à ce plan dans l’expérience

clinique quotidienne ? Il me semble plus prudent de
s’en servir comme d’une table

d’orientation pour parcourir

les formes actuelles de nos souffrances, errances et
jouissances.

C’est

une grande exigence clinique. Elle

commencera par l’effort de réduire l’écart qui se
produit parfois entre

ce que l’on lit,
ce qu’on écrit
et

ce qu’on fait.

Seule
une communauté

comme

la nôtre peut se proposer une telle tâche.

Nos

congrès, tous les deux
ans, sont le moment de convergence du travail de cette
communauté,

des membres de l’Association Mondiale de Psychanalyse.
Nous

sommes éparpillés dans

le monde mais nous

travaillons
avec
une même orientation.
La

garantie de ce que

cette orientation soit à l’œuvre
dans notre a
ssociation

est le

travail de notre président qui suit de près la
préparation de cette
rencontre.

Vous

allez bientôt connaître le site du Congrès ainsi que
tous les renseignements pratiques concernant
les inscriptions et les moyens de s’y rendre.

Pour

terminer,
un mot pour vous dire que le Brésil, sièg
e
de ce congrès, peut jouer
rôle
important
.
C’est un pays qui prend très au sérieux
,
pour le meilleur et le pire
, la
puissance de
s
corps, qui a la tradition des immenses
manifestations

où
le parlant du corps se fait présent, ordonne
et

fait tenir ensemble

des

masses qui se comptent parfois en millions. Les
membres de l’École Brésilienne de Psychanalyse, sont à
l’écoute

de ce que l’enseignement de Lacan peut

en extraire comme conséquences.

Je

pense que l’important est de souligner ce qui

se passe quand le parlant du corps

est là, soutenant un dire dans
ce qu’il pourra engendrer de rire ou de scandale.

N’est-ce

point

cela qui explique le grand

nombre de

ceux qui viennent aux événements que nous organisons ?

C’est

qu’ils

savent que tout peut se lire sur

Google et se

voir sur
Facebook
mais que
,
pour êt
re

au fait du pari, le pari de l’indicible,

de ce peut provoquer un dire quand il rencontre le
corps, il faut être là.

C’est

le fait même

de

la rencontre avec un dire en tant qu’elle change une
vie, qui reste le
défi
d’une

analyse et,
pour cela, selon le poète, il n’y a pas d’équilibre
seulement des
équilibristes.
C’est

à ce titre que je vous invite à
ven
ir

rencontrer les membres de l’AMP dans ce temps de
travail
,
au Brésil.

_,_

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