ASREEP :Compte rendu 2e Séminaire d’étude sur la passe





                                   
                    ASREEP-NLS   
 
                                      
                               Compte rendu de la deuxième
séance préparatoire

                                            Séminaire
d’étude sur la passe

                                 
                                    “La passe et la variété de
ses moments”

 
Pour la deuxième séance du séminaire d’étude sur la passe, deux
de nos collègues ont fait une
intervention à partir de leurs propres questions en lien avec la
passe ou les témoignages des AE. Ainsi,
dans une discussion fort animée, Violaine Clément a partagé avec
nous son passage par le dispositif de
la passe qui n’a pas été suivi d’une nomination. Dans son texte
“Mèden agan”; elle nous parle de
comment le passage par le dispositif (dont elle a tenu à remercier
l’accueil et le retour) lui a permis
d’élucider quelque chose d’un trop qu’elle nomme “rien de trop”
qui était aux commandes depuis son
enfance, et passer à un “trop de rien” du titre. À partir de cette
formule, où le rien est déjà quelque
chose, comme nous le rappelait Marcus Vieira à propos du “rien”
comme objet pour Lacan, elle peut
se “supporter d’être moi-même” d’une part, et soutenir le “je ne
sais rien” d’où elle soutient son travail
dans la psychanalyse.

Violaine nous a dit aussi comment son choix d’étudier les
langues mortes lui a permis de mortifier
quelque chose de trop vivant dans la langue maternelle.

Dans  un tout autre registre, Ludovic Bornand s’est penché dans
son exposé sur le fait que les
témoignages des AE font “de l’effet”. Ce qui l’intéresse est la
résonance d’un dire en tant que soutenu
par l’énonciation singulière de chacun. C’est à partir de cela que
pour lui ces témoignages font
enseignement: le discours est incarné. Il signale aussi que cet
écho résonne dans sa propre analyse au-
delà d’une question de satisfaction.

C’est l’effet que produit la présentation de
Marcus Vieira: l’envie de continuer à s’analyser. Il nous a
parlé, en tant qu’AE de l’Ecole brésilienne de psychanalyse,
inaugurant ainsi la série de nos invités.
Dans un exposé limpide, il a déployé l’entrée en analyse de façon
à aborder la place de l’École dans la
formation toujours continue de l’analyste, en trois temps. Premier
temps, il s’adresse à un analyste
parce qu’il voulait devenir psychanalyste; tout allait bien dans
sa vie, par ailleurs. Cet analyste fait de
“son vouloir être analyste” un symptôme, en tant qu’il bouche un
trou. Deuxième temps,
évanouissement du sujet face à la cicatrice dans l’utérus
maternel, trou dans le savoir médical.
Troisième temps, la cicatrice portée par une fille dangereuse,
érotisation de la mort. Deux trous donc:
un qui attire, l’autre qui fait évanouir le sujet.

L’analyste est celui qui supporte le non-savoir; une autre manière
de dire qu’il parie sur les mots qui
vont border le trou bouché par le symptôme au début de la cure. Le
pari de l’analyste est donc de
mettre des mots sur l’échec, sur ce qui ne marche pas, autre nom
pour dire la jouissance opaque qui lui
est adressée, mais qui aurait pu aussi bien s’adresser ailleurs,
nous dit notre conférencier.

Marcus André Vieira a laissé pour la fin de sa présentation la
question de l’École en tant que lieu de
non-savoir. Qu’est-ce qu’un analyste? C’est la question toujours
travaillée au sein d’une communauté
analytique, selon la proposition de Lacan de 1967. C’est une
question mise à l’épreuve par la
présentation des cas cliniques, des témoignages des AE… L’École
en tant que lieu d’insécurité, de non-
savoir, à partir duquel on peut savoir quelque chose.
 
Beatriz Premazzi, Sandra Pax-Cisternas


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