Les journées des 14 & 15 juin 2013 en Crète
Par Georgia Fountoulaki
Miquel Bassols, vice-président de l’AMP, était l’invité de la Société hellénique (affiliée à la NLS) en Crète, à Héraklion, le 14 et le 15 juin 2013.
Le vendredi 14 juin, il a ainsi donné une conférence au Musée d’Histoire naturelle, devant une salle de 150 places, archi-comble : de nombreuses personnes debout dans les couloirs, de jeunes étudiants assis par terre… On reconnaissait psychiatres et psychologues de la ville, au milieu d’un public captivé par le thème choisi par l’orateur « Psychose et mélancolie : deux cas ».
Pour commencer, Miquel Bassols a constaté que « la clinique actuelle est en train de subir une nouvelle transmutation, fruit des effets de la science de notre temps » ; il a évoqué la classification du DSM, « la médicalisation de la tristesse », pour en arriver à une « clinique du sujet », à la « douleur d’exister – Lacan » et à « l’ombre de l’objet – Freud ». Tout cela, subtilement illustré par deux cas extrêmement intéressants.
Il s’en est suivi une conversation animée, ponctuée de questions très pertinentes.
Le lendemain, samedi 15 juin, avait lieu dans notre local une journée de travail, exclusivement destinée à tous ceux qui, durant l’année, suivent notre séminaire. Psychiatres en cours de spécialisation, médecins, psychologues, étudiants en psychologie, soit quarante-cinq personnes en tout, ont ainsi travaillé dans la matinée avec Miquel Bassols sur la « structure du sujet au terme du procès psychotique ». Il s’agissait, avec notre invité, de « suivre ce développement dans le texte de Lacan daté de 1958 et intitulé « D’une question préliminaire à tout traitement possible de la psychose », dans la construction de ses schémas L, R et I, afin de les considérer comme une construction préalable à la catégorie du sinthome et du réel de la structure du langage, que Lacan isolerait dans la dernière partie de son enseignement. »
Dans l’après-midi, Miquel Bassols a analysé, commenté et mené une longue conversation clinique à partir de deux cas de malades des hôpitaux psychiatriques de Réthymnon et de la Canée, présentés par les psychiatres (sur dossier).
Nous avons eu la chance de travailler avec Miquel Bassols, même pour un temps limité, et un air nouveau souffle parmi les membres du séminaire crétois.
Il y a vingt ans, paraissait dans un quotidien local une annonce invitant à étudier les textes de Freud et de Lacan : c’est alors que, composé pour commencer de cinq personnes, s’est formé le premier « groupe d’études en Crète », ainsi nommé par Jacques-Alain Miller. Là où la psychanalyse était absente, inconnue, inexistante, nous avons aujourd’hui un groupe constant et une présence permanente dans les hôpitaux psychiatriques, avec présentations de malades dans les trois grandes villes de Crète.
Cette rencontre avec Miquel Bassols, qui a réussi à créer un transfert de travail et à susciter un vif enthousiasme, donne encore un nouvel élan et nous encourage à poursuivre notre travail, en élargissant encore davantage l’horizon de la psychanalyse dans notre pays.
C’était la meilleure façon de fêter nos 20 ans !