Compte-rendu du troisième samedi du Kring de la NLS avec Frank Rollier


Activités des Sociétés et Groupes de la NLS
Activities of the Societies and Groups of the NLS

 

Compte-rendu
du troisième samedi après-midi du Kring de la NLS

 

le 31
janvier 2015

 

avec
Frank Rollier

 

« Quand
la crise réveille »
 

 

 

Le 31 janvier, Frank Rollier était invité au Kring voor
psychoanalyse de la NLS, pour une rencontre dans le cadre du thème du congrès: Moments de crise. Aussi, pour la
première fois, des participants du PPaK-Gent, la nouvelle section clinique de
Gand, ont assistés à ce samedi du Kring.

 

Frank
Rollier a développé sa présentation en trois partis. Tout d’abord il a examiné
la notion de la crise. Ensuite, il a focalisé sur le versant clinique de la
crise, soutenu par ses expériences au CPCT d’Antibes, et enfin sur son versant
politique avec la crise dans l’institution psychanalytique.

 

Qu’est-ce
qu’une crise?

La notion
de crise ne vient pas de la psychanalyse. Frank Rollier a nommé ‘crise’ le
masque pour le désordre dans le discours du maître, et le symptôme l’effet de
la crise, à savoir la réponse du sujet à la crise. L’étymologie démontre deux
temps dans la crise: une séparation et une coupure, y compris ce qui cause
cette séparation, et l’effet de la séparation, ce qui pousse à une décision, ce
qui donne un résultat, comme la formation d’un symptôme. C’est du même coup une
sortie de la crise.

La crise
est donc un moment, qui fait
bousculer la temporalité. Un réel surgit, un réel que le signifiant ne peut
plus traiter. La crise est une tempête qui met à l’épreuve le fantasme. Le mode
du jouir élu du sujet ne satisfait plus. Voilà comment le corps est impliqué.
Le corps est traversé par la crise.

Chez le
sujet psychotique, la crise fait surgir un phénomène élémentaire, un évènement
de corps, un débranchement de l’autre ou même le déclenchement de la psychose.
Ceci demande un tout autre positionnement de l'analyste.

 

 

Le
versant clinique de la crise

1. Le
psychanalyste accueille la crise. C’est plutôt l’Autre qui pousse à la
consultation, au nom d’un désordre dans l’ordre social. Il faut donc que la
crise soit subjectivée. Le sujet peut transformer la plainte de l’Autre dans
une parole adressée à l’analyste. C’est ainsi que s’installe le transfert. Dans
la clinique contemporaine on voit d’abord un « renversement de l’enveloppe
formelle du symptôme ». Dans la crise aujourd’hui, il y a une jouissance
du corps, hors sens, qui ne se cache pas sous le signifiant. L’inconscient
n’est donc pas invoqué dès le début. La mise en forme du symptôme fait donc
partie du travail préliminaire.

Dans la
psychose l’analyste aide le sujet à comprendre ce qui lui arrive en mettant des
signifiants et une limite à la jouissance. Chez le névrosé, ce que Lacan à
nommé la rectification subjective fait partie de la crise: le sujet doit
reconnaître sa responsabilité dans la souffrance qui lui arrive. À partir de
cette division, le sujet s’adresse à l’analyste comme sujet supposé savoir.

 

2. L’entrée
en analyse est elle-même une crise et en même temps un traitement de la crise.
Quand l’angoisse se maximalise et lorsqu’il y a une aggravation temporaire du
symptôme, le sujet peut accepter de céder un peu de sa jouissance en mettant
quelque chose en paroles et en payant. C’est ainsi qu’un désir de savoir
s’installe. Mais ce moment d’éveil n’est pas sans risque, ni pour le sujet, ni
pour l’analyste.

Freud a
découvert que le transfert est aussi une défense. La défense se met en place
pour que ça jouisse. Le sujet est addicte à une jouissance qui ne cesse pas.
L’effet de cette crise qu’est l’entrée en analyse, est un apaisement.

 

3. Les
formations de l’inconscient réveillent-elles? Comme Freud montre que chaque
rêve réveille, le surgissement de l’inconscient est une petite crise. En même
temps l’inconscient protège du réveil. 
Le rêve satisfait le Wunsch zu schlafen. Le sujet se réveille là
où le rêve rencontre la position du réel, au moment où il doit lâcher sa
vérité. C’est par le cauchemar qu'on peut cerner un bout de réel. Freud
n’interprète pas le rêve de l’enfant qui brûle, il se demande pourquoi le père
ne se réveille pas par le feu. Le rêve satisfait un désir, celui de voir
l’enfant une fois de plus en vivant.

 

4. Nous ne
cessons pas de rêver. Nous ne rêvons pas seulement en dormant, il y a aussi des
rêves diurnes et des fantasmes. Ou comme le disait Jacques-Alain Miller: le
réveil, c’est la continuation du rêve par d’autres moyens. C’est le rêve qui
s’appelle la réalité. Réveiller n’est qu’un changement de rideaux. Le réveil
total, c’est la mort: “La mort est du domaine de la foi.”

 

5. Le sens
endort, le réel réveille. Travailler avec le sens et la suggestion, c’est le
domaine de la psychothérapie et de la religion. Pour Lacan, la vérité est
menteuse, mais il y a aussi dans la psychanalyse une pente spontanée à
endormir. C’est ce que font les postfreudiens, qui se vouent à l’écoute de
leurs patients: l’hypnose à l’envers. Jacques-Alain Miller isole l’automaton
de la séance analytique. L’acte de l’analyste c'est la scansion, couper la
séance sur un signifiant pour qu’un réel surgisse qui ne cesse pas de ne pas
s’écrire. Pour Rollier c’est cela le point vif du réveil: pointer le réel comme
l’Autre du sens, c’est-à-dire une jouissance qui affecte le corps. Dans son
Séminaire XI, Lacan développe l’inconscient comme béance, toujours prêt
à se fermer. Cela a des implications pour l’interprétation. Prenons
l’équivoque: du côté du non-sens, ou bien de la pluralité des sens possibles.
L’interprétation prend donc le statut du cauchemar. Le désir de l’analyste est
le désir de réveiller.

 

6.
Provoquer des crises. L’acte de l’analyste est de faire surgir le réel
pulsionnel. L’interprétation coupe la chaine signifiante et crève le sens. Une
psychanalyse fait surgir l’objet a et
vise ce qui est au-delà du sens. Le troumatisme, néologisme de Lacan,
isole ce mouvement. Il s’agit d’un dire qui produit des effets au niveau du
corps parlant, inaccessible au sens. C’est le trognon du réel. L’analyste
lui-même doit être réveillé, pour provoquer au moment précis des crises, en
nommant la jouissance.

 

L’institution

Pour Lacan,
il s’agissait de la contradiction entre l’École comme institution et le
principe même de l’analyse profane. En insistant sur ce point-là, il devenait
lui-même la crise dans l’institution psychanalytique. L’acte par lequel il a
répondu à cette crise, était la fondation de son École freudienne de Paris et
l’institution du cartel et de la passe, deux opérations sur le savoir.

 

Pour
conclure: de la crise à la création

La crise
est partout, généralisée et banalisée comme telle. L’analyste s’oriente sur le
réel de la crise. Le pousse à l'acte de la psychanalyse aboutit à une
création ou à une invention. La psychanalyste ne réintroduit pas le
Nom-du-Père, dans lequel elle ne croît pas, mais cherche un savoir-faire avec
ce qui surgit du réel.

 

 

Tom De Bois

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