NLS Minute – 9

 

– 9 –

Distinction de
l’imaginaire et du symbolique : une clinique du détail
 

Patricia Bosquin-Caroz

Belgique

Extrait issu du texte paru sur l’Hebdo-blog n°63, consacré à la prochaine Journée FIPA. Pour le texte complet, "Appréhension imaginaire ou symbolique du phénomène clinique : la croyance délirante », 

cliquez sur hebdo-blog

Au cours de son séjour en prison, qui précède son hospitalisation,
après quelques semaines d’incarcération, le délire de persécution d’Aimée à
l’égard de l’actrice tombe du jour au lendemain. Lacan rencontre une malade
« guérie ». Il remarque alors que les thèmes du délire qualifiés de
paranoïaques, mêlant thèmes de persécution et thèmes mégalomaniaques, sont lors
de son admission à l’hôpital complètement réduits. Aimée, qui prêtait à Mme Z.
l’intention d’assassiner son enfant, se demande même comment elle a pu croire
cela. Ses compagnons de cellule, ainsi que la responsable de la prison, n’en
croiront pas leurs oreilles. Aimée va être mise en observation. Lacan
s’interroge sur le statut à donner à cette guérison. Il observe que la non
adhésion intellectuelle d’Aimée à ses anciennes croyances délirantes n’empêche
aucunement celles-ci de demeurer intactes. Comment repère-t-il ce trait
fondamental, au principe du phénomène de la croyance délirante, et qu’il
désignera par celui « d’inertie dialectique » ?

Dans un sous chapitre de sa thèse
intitulé « Attitude mentale de la malade quant à l’histoire de son
délire et quant à ses thèmes », il souligne qu’Aimée fait montre
d’une intégrité intellectuelle complète dans les épreuves de capacité et que le
rappel des faits provoque chez elle une certaine honte, un sentiment de leur
ridicule voire même de regret. Pourtant, il remarque que bien que les thèmes de
son délire n’entraînent plus maintenant aucune adhésion intellectuelle,
certains d’entre eux n’ont pas perdu toute « valeur d’évocation
émotionnelle dans le sens de croyance ancienne ». « J’ai fait cela,
parce qu’on voulait tuer mon enfant », dira-t-elle. Lacan souligne la
forme grammaticale utilisée par Aimée, comme il le dit : directe et
conforme à cette croyance ancienne. Dans une présentation de malade, il relève
aussi la façon dont elle s’adresse au public, « …à voix basse, mais
frémissante, elle s’abaisse certes à l’excuse, mais invoque la sympathie due à
une mère qui défend son fils. » Il déduit de ces observations la puissance
subsistante de certains thèmes délirants sur la malade.

Ainsi, c’est à partir de détails cliniques que Lacan
établira la différence entre la conscience et la croyance délirante. Il s’agit
de deux niveaux différents qu’il placera plus tard sur son schéma L en
distinguant le plan imaginaire de l’ordre symbolique. A cet égard, il
soulignera, cette fois à propos de Schreber, que l’axe de la communication
imaginaire avec le petit autre, en l’occurrence sa femme, n’était aucunement
altéré par le commerce délirant que Schreber entretenait avec l’Autre, dans ce
cas, Dieu.

Dans le séminaire III, à propos des phénomènes élémentaires,
Lacan distingue  le contenu imaginaire,
soit le sens qui est compréhensible pour tout le monde, de la structure. Il y
fait référence à sa thèse : « Dès cette époque, j’ai souligné avec
fermeté que les phénomènes élémentaires ne sont pas plus élémentaires que ce
qui est sous-jacent à l’ensemble de la construction du délire. Ils sont
élémentaires comme l’est par rapport à une plante, la feuille où se verra un
certain détail de la façon dont s’imbriquent et s’insèrent les nervures – il y
a quelque chose de commun à toute plante qui se reproduit dans certaines des
formes qui composent sa totalité. De même, des structures analogues se
retrouvent au niveau de la composition, de la motivation, de la thématisation
du délire, et au niveau du phénomène élémentaire.[1] »
Lacan constate que c’est toujours la même force structurante qui est à l’œuvre
dans le délire, qu’on le considère, dit-il, dans une des parties ou dans sa
totalité. Avec l’abord des psychoses, Lacan va nous rompre à une discipline qui
consiste à distinguer l’appréhension immédiate et imaginaire du phénomène, de
l’appréhension structurale du phénomène élémentaire… D’une certaine façon,
c’est déjà sur cette voie qu’il nous menait dès 1932.

[1]    Ibid., p. 28.

*********************

 
Congrès de la NLS 2016
Dublin,
les 2 et 3 juillet
2016
 
 

 

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Congrès : 180 euros 

Etudiants (-26 ans) : 90  euros 

 Soirée/Repas du samedi soir : 50 euros


 Horaire du congrès : Samedi de 9h à 18h
– Dimanche de 9h à 15h.

Le paiement peut se faire
selon trois modalités
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1 – Paiement sécurisé par
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2 – Paiement par virement
bancaire (provenant uniquement de pays de l'union
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