Nouage à l’ASREEP-NLS

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La solide énergie du séminaire « Nouages » de l’ASREEP

 

Par Babeth Hamel

Organisé par le Comité Exécutif de la NLS en lien avec l’ASREEP-NLS[1], le séminaire « Nouages »,  de la New Lacanian School s’est déroulé le samedi 15 septembre à Genève. Ce Séminaire, rappelons-le, a pour objet de tisser des liens de travail entre les différentes sociétés constituant la NLS, avec pour point de mire la préparation du prochain congrès à Athènes. Dans cette perspective, la formule rassemble cinq intervenants. Un membre du Comité Exécutif présente une introduction théorique, la société hôte reçoit un membre d’une autre société de la NLS qui présente le premier cas clinique – ce fut notre collègue belge Lieve Billiet. Un membre de la société hôte présente un second cas – à ce titre nous avons entendu à Genève le travail de Beatriz Premazzi.  Renato Seidl qui achevait son mandat a présidé la séance et j’étais chargée de rédiger le présent rapport.

Pour ce rendez-vous à Genève, le président de la NLS, Dominique Holvoet avait fait le déplacement pour lancer les travaux de l’année et présenter l’exposé théorique. Deux vignettes cliniques ont suivi et l’ensemble a généré un débat nourri.

L’introduction de Dominique Holvoet guidera notre travail en vue du prochain congrès en Grèce les 18 et 19 mai 2013. Comme il le soulignait, le thème de la psychose a été suggéré par Jacques-Alain Miller. La tâche du commentaire n’est cependant pas aisée lorsqu’on découvre la problématisation que déploient les titre et sous-titre proposés par Eric Laurent à partir de son intervention à Tel Aviv : « La psychanalyse et le sujet psychotique, de l’invention forcée à la croyance au symptôme ». Son apport fut donc fort précieux pour dégager un fil conducteur pour notre travail à venir.

Quelques axes se dégageaient de son travail d’élucidation. La promotion d’une modalité de jouissance propre à notre époque, que certains qualifient d’hypermoderne, amène à reconsidérer les données de notre clinique. Alors que la psychose a enseigné à la psychanalyse que tout de la jouissance ne peut passer au symbolique, la langue se découvre limitée dans sa capacité à « loger les phénomènes de jouissance ». Dominique Holvoet fait alors référence à l’intervention de Jacques-Alain Miller lors du Congrès de la NLS à Londres en 2011. Il distingue l’interprétation, visant le sens, et ce qu’il appelle le constat, qui porte sur ce que le symptôme a de plus réel.

Plus généralement nous sommes amenés à nous demander ce que devient ce terme de psychose pour la psychanalyse orientée vers l’inconscient réel que Jacques-Alain Miller avait opposé à l’inconscient transférentiel.

Les vignettes cliniques présentées interrogeaient justement quelques-unes de ces questions. Le cas de Lieve Billiet soulevait pour ce sujet psychotique l’intérêt clinique de la distinction faite par Eric Laurent à Tel Aviv (Xe congrès de la NLS en 2012) entre croire au père et croire au symptôme. « Miser sur le sinthome (…) comme pratique, comme réglage, comme nouage » s’avérera indispensable pour ce patient dont l’incroyance, au sens de l’Unglauben de Freud, est au premier plan.

Beatriz Premazzi a mis en relief la difficulté et l’importance clinique de distinguer le fantasme, la croyance névrotique, du réel qui surgit pour cette patiente. La question pour l’analyste sera le statut à donner à cette idée obsédante de sa patiente « on abuse de mon enfant ». Ne s’agissant pas en définitive d’un fantasme névrotique, il sera opérant d’orienter la cure en choisissant l’interprétation qui coupe, plutôt que celle qui interprète.

Les conversations vivantes qui ont suivi ces présentations ont témoigné de la vitalité de la psychanalyse d’orientation lacanienne en Suisse. Le président de l’ASREEP, Renato Seidl, a remercié les participants pour cette ouverture du travail vers Athènes tandis que Dominique Holvoet saluait le dynamisme qui se dégageait de cette journée. Cette solide énergie Suisse (commune chez les inventeurs de l’Ovomaltine !) ne manquera pas de relancer le désir décidé de chacun pour le congrès d’Athènes.

 

Genève, 28.09.2012

 



[1] ASREEP : Association Suisse Romande de l’école Européenne de Psychanalyse – New Lacanian Scool

 
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