Séminaire de l’ASREEP-NLS, préparatoire au Congrès

Images intégrées 1


Croyants,
certains, convaincus

Rapport
du séminaire de l’ASREEP à Genève du 26.01.13

Par
Babeth Hamel, membre de l’ASREEP-NLS

Les
questions soulevées par l’auditoire à l’occasion du séminaire
de L’ASREEP-NLS1
du samedi 26 janvier à Genève ont suscité un vif intérêt. Notre
collègue venue de Tel Aviv, Claudia Iddan, membre de l’AMP et du
GIEP-NLS, présentait un travail théorique portant sur le binôme
croyance-incroyance, préparatoire au prochain Congrès de la NLS à
Athènes. En partant du sous-titre du Congrès : de l’invention
forcée à la « croyance radicale au symptôme » (le titre ayant évolué depuis ndlr) Claudia
Iddan a traité la question de l’évolution de cette croyance à
travers le passage chez Lacan de la primauté du symbolique à celle
du réel et de la jouissance.

Le cas
présenté par Beatriz Premazzi, membre de l’ASREEP-NLS, donnait un
exemple de l’enjeu qu’il y a à distinguer croyance et certitude
dans le maniement de la cure d’une patiente psychotique.

« Tout
le monde délire » mais n’est pas fou qui veut

Claudia
Iddan a défini la croyance comme « la dimension libidinale de
l’invention ou de la création que tout être parlant se construit
afin de trouver sa position face aux autres et face à la
sexualité ». Mais sur quoi porte cette croyance ? Sur
l’objet perdu, répond Lacan. « Se convaincre que l’objet
a
existe, c’est accepter la délimitation de la jouissance », a
précisé notre invitée. La distinction entre le binôme
croyance-incroyance d’une part et la certitude d’autre part
constitue un repère quant au choix du sujet entre névrose et
psychose. Si Lacan a pu dire que « tout le monde
délire » ou que « tout le monde est fou »,
cela ne signifie pas que tout le monde est psychotique.

Pour
Lacan, la certitude propre à la psychose est une signification qui
advient dans le réel et qui ne renvoie à rien. La certitude est une
signification imposée, incompréhensible, car le S1 n’est pas
articulé à un S2.

Dans
la psychose, il s’agit d’une « délimitation de la
jouissance », mais qui prend une autre forme. Chez le sujet qui
se soutient de la certitude, on trouvera des solutions telles que la
sur-identification, la nomination, qui donnent ainsi au sujet une
consistance, une unicité.

Une
discussion sur ce que peut-être la fin d’une cure s’est ensuite
engagée. Un participant relevait qu’une analyse conduirait à
passer de la croyance à la conviction, c’est à dire passer du
symptôme au sinthome. La conviction, ajoute Claudia Iddan, est alors
celle d’une implication dans la jouissance bien que nous ne nous y
reconnaissions pas : « je suis cela » est l’outil
que j’utilise pour me lier aux autres. Pour autant, je ne m’y
reconnais pas.

Ces
exemples mettent en lumière la richesse des débats suscités par
nos deux intervenantes et le désir vivant des participants à ce
séminaire préparatoire au Congrès de la NLS qui aura lieu à
Athènes les 18 et 19 mai 2013 sous le titre : « le sujet
psychotique à l’époque
Geek, typicité et inventions symptomatiques ».

Le
désir était bien à l’œuvre à Genève, on peut en être
certain. Le travail était en
ébullition
, on en est convaincu. Le Congrès d’Athènes
nous promet d’être riche d’enseignements, nous y croyons !

1
ASREEP-NLS : Association Suisse Romande de l’Ecole
Européenne de Psychanalyse- New Lacanian School.

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