Société Bulgare de Psychanalyse Lacanienne
Samedi 1er octobre 2022 – Sofia
Séminaire « Nouages »
avec Daniel Roy, président de la NLS
La place de l’imprévisible dans la cure et dans la communauté analytique
Pour ce premier Séminaire Nouage en Bulgarie, nous suivrons le fil du texte de Jacques-Alain Miller intitulé « Sur le mutualisme » pour situer la place de l’imprévisible dans les cures analytiques et dans notre communauté de travail, l’École de psychanalyse.
La clinique de la névrose souligne avec beaucoup de vigueur la perspective de l’imprévisible, par toutes les défenses pour s’en défendre, s’en prémunir ou l’apprivoiser. La phobie témoigne de sa présence par les craintes et évitements liés à la situation possiblement déclenchante de la « crise d’angoisse », tout en se portant toujours à sa rencontre. Le sujet obsessionnel échafaude ses pensées pour prévoir à l’avance l’imprévisible, tâche qui est un véritable tonneau des Danaïdes. Quant au sujet hystérique, il se prête volontiers à l’imprévisible et s’en réjouit à l’occasion, pourvu que cet imprévisible soit imputable à une attention particulière de l’Autre ou d’un autre à son égard, que cela fasse bénédiction ou malédiction. Cette clinique de la vie quotidienne va se rejouer dans la cure, isolant pas à pas, dans les surprises de la parole et dans les moments où la parole trébuche, la part d’imprévisible que le sujet craint le plus : non pas le danger qui vient de la réalité extérieure ou des autres, mais une menace plus intime qui insiste.
Cela se révèle alors comme « ce qui le plus intéressant à penser », à cerner, à essayer de dire !
C’est cette expérience en tant qu’elle s’isole dans une cure analytique qu’il est possible de mettre au centre du groupe analytique : telle est la proposition de J.-A. Miller dans ce texte et nous en suivrons toutes les implications dans notre conversation à plusieurs, lecteurs « concernés » et auditeurs qui, nous l’espérons, ne demandent qu’à l’être. Serons-nous assez imprévisibles ? Tel est l’enjeu.
Daniel Roy