TUCHÉ : Lectures / Readings

TUCHÉ
« Le sujet est heureux(…) tout heur lui est bon
pour ce qui le maintient, soit pour qu'il se répète
»
— Télévision, Autres écrits, 526



Lectures

Readings
 

Un nom du réel : topologie de la lettre de jouissance

Marco Mauas

 

À la fin de son texte très enseignant intitulé « Fixation et répétition » et présenté lors du séminaire « Nouages » à Tel-Aviv en avril 2022, Alexandre Stevens rappelle l’intervention d’Éric Laurent au dernier congrès de l’AMP, qui « … parlait de la lettre comme métaphore de jouissance, montrant en particulier comment la lettre volée, celle reçue par la reine du conte de Poe, est une métaphore de la jouissance féminine dont aucun sens ne pourra être dévoilé dans un Palais Royal où règne la jouissance phallique : la lettre comme exception de jouissance. » (1) 

Cette référence opportune m’a fait réfléchir et a illuminé, comme par un éclair, un texte que j’avais lu encore à Buenos Aires dans les années 80, avant de partir vers Israël, avec un groupe et un mathématicien, Nicolas Patteta. Il s’agit du texte intitulé « Introduction à la topologie des formations de l’inconscient », publié dans la revue Scilicet (2). La référence et le commentaire d’Alexandre Stevens fut le hen panta einai (ἕν πάντα εἷναι) (3) héraclitéen qui, avec sa formule surprenante, m’a permis une lecture autre de ce passage du texte d’Éric Laurent. Apparemment, ce passage est très simple ; pourtant, je crois qu’il vaut la peine de s’essayer à sa relecture.
(…)
 

 


References
 

[1] Stevens A., « Fixation et répétition » , Tel Aviv, Nouage, avril 2022.
[2] « Introduction à la topologie des formations de l’inconscient » , Scilicet 2/3, Seuil, Paris 1970 ; les passages cités ici se trouvent aux pp. 169-170. On se rappellera ici le principe que Lacan avait adopté pour la publication des textes de cette revue et qu’il a déclaré dans Scilicet 1 : « Cette revue se fonde sur le principe du texte non-signé, du moins pour quiconque y apportera un article en tant que psychanalyste. » Lacan, J., « Introduction de Scilicet au titre de la revue de l’EFP » (1968), Autres écrits, Seuil, Paris 2001, p. 284. La suite du texte éclaire ce principe, tout comme il explique (sous le titre “De ce que signe Lacan”) pourquoi Lacan lui-même signe ses textes des initiales J. L.
[3] Fin du célèbre fragment d'Héraclite : “Ceux qui ont eu le désir d’entendre, non pas moi, mais le discours (τοῦ λόγου)”, conviennent qu’il est sage [de penser] que tout est un.” (Je traduis)

La Bedeutung du symptôme : la fixation

Haris Raptis

 
 

 

Dans la 23ème Conférence de son Introduction à la psychanalyse, « Les voies de formation de symptômes », Freud traite du « rôle du fantasme dans la formation de symptômes ». (1) À la différence de la 17ème Conférence, intitulée Der Sinn der Symptome (« Le sens des symptômes »), Jacques-Alain Miller a traduit le titre de la 23ème (Die Bedeutung der Symptome) par « La référence des symptômes », faisant écho à la distinction célèbre du logicien Gottlob Frege entre Sinn et Bedeutung (2). Lacan se sert du binaire frégéen dans sa conférence à Genève pour établir la règle de partage entre le sens et la jouissance dans le symptôme : « Bedeutung est différent de Sinn, de l’effet de sens, et désigne le rapport au réel » (3).

À la 23ème Conférence, Freud démontre que la référence du symptôme est le fantasme. Si l’«enveloppe formelle du symptôme » (4) se réfère au Sinn du symptôme, à sa dimension sémantique, le noyau réel du symptôme pour Freud, sa Bedeutung, passe par le fantasme. Mais ce qui est frappant, c’est que le réel en jeu n’y est pas identifié au fantasme. Le fantasme serait plutôt un voile devant ce qui est au plus proche du réel, c’est-à-dire la fixation.
(…)
 

 


References
[1] Freud S., Introduction à la psychanalyse (1915-1917), traduit de l’allemand par S. Jankélévitch, Paris, Petite Bibliothèque Payot, 2015, 453. Traduction légèrement modifiée.
[2] Miller J.-A., « Le Séminaire de Barcelone sur Die Wege der Symptombildung [Les chemins de la formation de symptôme] », Le symptôme-charlatan, Paris, Seuil, coll. « Le champ Freudien », 1998, 25.
[3] Lacan J., « Conférence à Genève sur le symptôme » (4 oct. 1975), Le Bloc-notes de la psychanalyse no 5, 1985, 14.
[4] Lacan J., De nos antécédents (1966), Écrits, Paris, Seuil, 1966, 66.

FromtheLetterstothe Letter

Tsvetelina Ivanova

 
 

 

 
A really tough period! In the waiting room between the end of the analysis with my former analyst and my first session continuing with another, in limbo after the withdrawal of the transference and the fragile appearance of a new one – left to the mercy of the drive.

“At first, the unconscious is manifested to us as something that holds itself in suspense in the area, I would say, of the unborn. That repression should discharge something into this area is not surprising. It is the abortionist’s relation to limbo.” (1)

Thinking of the letter, there is an image arising – my first signature that I would inscribe in the psychoanalytical books I collected like treasure when I was a child. Barely understanding anything from the texts, the signature, consisted of the first letter of my name Ts/Ц (2) …and the first and the second letters of my family name AR/AP, conveniently skipping the first letter of my father’s name S/C – which, by accident or not, is the first letter of the name of my childhood love and my husband’s name. Is this the missing letter? The gap in the knowledge, the point of the impossibility that I repeatedly used to look for in love…

What repetition is at stake here?!
(…)

 


References
[1] Lacan J., Seminar XI, The Four Fundamental Concepts of Psychoanalysis J-A Miller (Ed.). trans., A Sheridan, London: Hogarth, 1977, p.23.
[2] Ц, is a letter in the Slavic alphabet – missing in the Latin alphabet and pronounced like “Ts”.

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