Vers la Soirée Hôtel Europe avec Bernard-Henri Lévy le 5 novembre: Anaëlle Lebovits-Quenehen répond aux questions de l’Envers de Paris





Vers la Soirée
Hôtel
Europe
avec
Bernard-Henri
Lévy le 5 novembre

1

Anaëlle
Lebovits-Quenehen répond
aux questions de
l’Envers de Paris

 

hotel
                                                  europe 

Philippe
Benichou : Le
prochain numéro du
Diable probablement
,
à paraître le 6
novembre, s’interroge
sur les formes
contemporaines de la
haine, sujet éminemment
présent dans la pièce de
BHL.

Anaëlle
Lebovits-Quenehen

: Si ce thème y est
présent, c’est que le
rapport à l’autre sous
les espèces de la haine,
tel qu’il se manifeste
aujourd’hui, fait
symptôme pour un certain
nombre de nos
contemporains.
Bernard-Henri Lévy est
de ceux-là. Ce n’est pas
d’hier. La haine
décomplexée est en effet
l’un des visages actuels
du malaise dans la
civilisation. Il s’agit
donc peut-être plus de
l’interpréter que de
seulement la regretter
ou la dénoncer, telle la
belle âme qui se plaint
des désordres d’un monde
auquel elle ne prendrait
pas part. Au-delà de la
circonstance qui donne
son point de départ à Hôtel
Europe
, à savoir
l’intellectuel aux
prises avec la
difficulté de rédiger un
discours sur l’Europe
dans le moment où elle
lui apparait si mal en
point, Bernard-Henri
Lévy fait bel et bien de
la haine le point de
réel auquel il doit
répondre, comme
intellectuel engagé
corps et âme dans son
époque.

PB : La thèse
de BHL prend la forme
d’un monologue
théâtral qui contraste
avec le style essai
qu’il donne le plus
souvent à sa pensée.

ALQ
: Oui, bien plus qu’un
texte à thèses (même si
Hôtel Europe n’en
est pas dépourvu), on
assiste là à la pensée
en train de s’élaborer,
à ses contradictions,
aux points de butée
qu’elle rencontre, à ses
échappées, voire à ses
envolées. Son auteur
nous donne à voir le
bouillonnement de
jouissance intérieure
qui précède la
construction d’un propos
argumenté dont il s’agit
qu’il ait des effets
politiques. La façon
dont il prend la pensée
à sa racine
fantasmatique, dans une
effervescence
incessante, rend
sensible le fait qu’une
vision du monde
s’enracine dans le
fantasme. La lecture de
la pièce m’a évoqué
cette remarque de Lacan
selon laquelle : «
Il
n’y a que les corps
parlants […] qui se font
une idée du monde comme
tel. Le monde, le monde
de l’être plein de
savoir, ce n’est qu’un
rêve, un rêve du corps
en tant qu’il parle, car
il n’y a pas de sujet
connaissant. » (Séminaire
20). Hôtel Europe,
nous entraîne dans le
rêve que BHL fait alors
qu’il se trouve être aux
prises avec ce réel qui
lui en rappelle un autre
: « ce sale parfum
d’années trente qui est,
partout, le fond de
l’air européen ». Et
disons-le, ce rêve
confine parfois au
cauchemar.

PB : En quoi
les questions que pose
Hôtel Europe,
les démons auxquels il
s’y affronte,
concernent-t-ils le
discours analytique ?

ALQ
: La psychanalyse ne
sert pas de référence au
texte de la pièce.
Toutefois, deux éléments
entre autres, me
semblent pouvoir
interpeler les
psychanalystes en tant
que tels. D’abord, le
fait que Bernard-Henri
Lévy pose implicitement
la question du rapport
entre vérité et réel,
non seulement en
laissant passer que la
vérité est variable (varité
dit Lacan), mais aussi
en se posant la question
de la forme que son
propos doit prendre pour
avoir un effet, porter à
conséquence, ne pas
rester lettre morte. Il
sait, par exemple, qu’il
y a un certain nombre de
vérités qu’on ne peut
dire toutes, parce que
les livrer comme telles,
nues et crues, les
rendraient vaines, voire
mensongères. Comment la
vérité peut-elle
attraper quelque chose
du réel en jeu ? Telle
est une des questions
cruciales que la pièce
pose, travaillée qu’elle
est par l’éthique du
bien dire sur laquelle
le monologue vient et
revient. Et puis,
concernant les thèmes
abordés par la pièce
maintenant, ils ne
peuvent être
indifférents à un
analyste pour autant que
le discours analytique
est indissociable du
discours du maître dont
il constitue l’envers.

PB : BHL
esquisse-t-il des
solutions aux maux
potentiellement
mortels que l’Europe
connaît aujourd’hui
selon lui ?

ALQ : Bernard-Henri
Lévy prône le courage à
la fin de la pièce.
Aussi fait-il de l’acte,
au sens analytique de ce
terme, de l’acte en tant
qu’il suppose une
solitude radicale, la
seule réponse possible
au Zeitgeist.
Cette perspective
est-elle compatible avec
la notion même de «
communauté des hommes »
à laquelle il semble par
ailleurs tenir ? Et si
oui, à quelle condition
? Ce sont là deux des
questions que je lui
poserais volontiers
durant le débat qui
suivra la représentation
d’Hôtel Europe le 5
novembre prochain.

Hôtel Europe,
Théâtre de l’Atelier,
pièce de Bernard-Henri
Lévy,  avec
Jacques Weber, mise en
scène de Dino
Mustafic. Réservations
et locations des
places dès aujourd’hui
au 01 46 06 49
24
au tarif
préférentiel de 33
euros, pour la soirée
du 5 novembre, si vous
faites savoir que vous
y serez à l’invitation
de l’Envers de Paris.



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