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Not des Lebens

Bernard Seynhaeve

 

Dans sa « Préface à l’édition anglaise du Séminaire XI », Lacan articule l’un à l’autre deux signifiants pour tenter de définir ce que serait la fin de la cure analytique. Articuler « cas d’urgence » et « satisfaction » n’est somme toute pas évident.

Pour tenter de nous faire saisir ce dont il s’agit dans cette articulation, Jaques-Alain Miller s’appuie sur une référence de Lacan dans le Séminaire, L’éthique de la psychanalyse pour mettre l’accent sur la poussée, le « ça presse », « ça urge », le « vouloir », le « je veux » qu’on peut percevoir dans la nécessité de la satisfaction. Dans ce Séminaire Lacan précise qu’il s’agit de la volonté de vivre, signifiant repris chez Freud. « Ce qu’il y a dans Das Ding, dit Lacan, c’est le secret véritable. […] Si Freud parle de principe de réalité, c’est pour nous le montrer toujours par un certain côté tenu en échec, et n’aboutissant à se faire valoir que sur la marge, et par une sorte de pression dont on pourrait dire, si les choses n’allaient infiniment loin que c’est ce que Freud appelle, non pas […] les besoins vitaux, mais, dans le texte allemand, die Not des Lebens. Formule infiniment plus forte. Quelque chose qui veut. Le besoin et non pas les besoins. La pression, l’urgence. L’état de Not, c’est l'état d'urgence de la vie. » [1]

Dans ce texte, Freud avait en effet déjà articulé urgence et satisfaction, la satisfaction qui va au-delà de la satisfaction des besoins et qui relève de ce qu’il définit comme l’urgence de la vie : « Dès le départ, écrit Freud, le principe d’homéostase est perturbé par d’autres facteurs. Quand la complexité (la faim par exemple) s’accroît à l'intérieur, le système neuronique reçoit des stimulations venant de l’élément corporel lui-même, des stimulations endogènes qui doivent aussi être déchargées. Celles-ci trouvent leur origine dans les cellules du corps et il en résulte les 3 grands besoins – la faim, la respiration, la sexualité. L’organisme ne peut échapper à ces grands besoins comme il peut échapper aux stimulations venues de l’extérieur, il ne peut pas utiliser leur quantité pour fuir la stimulation. Ces besoins ne cessent que dans des conditions déterminées qui doivent nécessairement être réalisées dans le monde extérieur. Par exemple, le besoin de nourriture. Afin d’accomplir cette action qui mérite d’être appelée spécifique, il faut un travail qui est indépendant des quantités (Qη) et qui est généralement plus grand, puisque l’individu est placé dans des conditions qu’on peut désigner comme constituant l’urgence de la vie (Not des Lebens). » [2]
 

 


 

[1] Jacques Lacan, Le Séminaire, livre vii, L’éthique de la psychanalyse [1959-1960], texte établi par Jacques-Alain Miller, Paris, Seuil, coll. Champ freudien, 1986 p. 58.
 

[2] Sigmund Freud, ESQUISSE / ENTWURF (Document de travail), traduction Suzanne Hommel, avec la participation de André Albert, Éric Laurent, Guy Le Gauffey, Érik Porge), Extrait de Palea 6,7 et 8.
 


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