XVIIIème Séminaire du Champ freudien en Ukraine

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XVIIIème séminaire du Champ freudien en Ukraine

Kiev, les 8 et 9 décembre 2012

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 Ces 8 et 9 décembre derniers se tenait à Kiev le XVIIIème séminaire du Champ freudien en Ukraine. Il avait pour thème : « Qu’est-ce qui angoisse ? », et pour titre « De l’angoisse à l’objet a ». Il avait donc pour objet l’étude du Séminaire X de Lacan, L’angoisse. Une quarantaine de participants venant des  quatre coins de l’Ukraine participaient à ses travaux malgré la neige et le froid dans une ambiance joyeuse et de retrouvailles.

Les exposés de discipline de commentaire nous ont permis d’écouter l’exposé d’Alexey Melikhov sur l’articulation entre l’angoisse et le désir dans la névrose obsessionnelle, puis celui de Yuri Volnykh sur la place de l’angoisse dans la perversion et sa différence d’avec la névrose à propos de quoi Lacan écrit le mathème du fantasme dans la névrose à l’envers de celui du pervers.

Philippe Stasse, quant à lui, a centré son exposé sur l’objet de l’angoisse, et donc sur les liens que Lacan établit entre l’angoisse et l’objet a. Il s’est attaché à déplier cette formule de Lacan :  « l’angoisse n’est pas sans objet ». Il nous a montré aussi, en s’appuyant sur la dernière leçon du Séminaire de Lacan que J-A Miller a intitulée « Du a aux Noms-du-Père », et au commentaire de J-A Miller sur le « Séminaire inexistant »[1] en quoi le Séminaire X constitue un moment charnière dans l’enseignement de Jacques Lacan. Sur le plan théorique, d’abord, Lacan passe de ce qu’il a appelé « le retour à Freud » à l’élaboration de concepts plus spécifiquement lacaniens passant aussi du Nom-du-Père au singulier aux Noms-du-Père au pluriel. Sur le plan historique, ensuite, il a fait référence aux circonstances dans lesquelles Lacan a prononcé l’année suivante l’unique leçon du Séminaire qu’il avait prévu de donner sous le titre « Les Noms-du-Père ». J. Lacan avait appris la veille « tard dans la nuit » qu’il venait d’être radié de la liste des analystes didacticiens par ses collègues de l’IPA.

Les exposés de cas cliniques ont été riches en enseignement. Celui de Victoria Dratchenko, « Une femme toujours malade », un cas d’hystérie, chez une patiente oscillant sans cesse entre la crainte de la mort la jouissance de la vie suspendue à l’idéal du père montrait bien pourquoi Lacan situe l’angoisse entre jouissance et désir. Un autre de Nikita Jurievitch, « Les formules de l’amour », un cas de psychose ordinaire, une jeune fille en proie à des états anxieux importants mettait en évidence ce que constitue l’existence du rapport sexuel chez ce sujet à travers une formule de son invention, homme/femme =  1. Un troisième exposé clinique, « Le cas d’Amélie », présenté par Maryna Rymar, permettait de dégager comment la pertinence des interventions de l’intervenante avait permis à une jeune fille psychotique de faire sienne sa parole au-delà de traumatismes subis pour devenir sujet d’un dire. Ce qui a provoqué un apaisement important de l’angoisse et des hallucinations dont elle était la proie.

Philippe a commenté de manière très précise chacun de ces exposés.

La réunion des membres du GCF-U a permis de faire le point sur l’état d’avancement du travail dans les différentes régions de l’Ukraine. Les petits ruisseaux finissent par former une grande rivière… Nous ne naviguons pas toujours sans peine, mais le courant nous emporte … vers la NLS !

 

Irina Rymar, présidente du GCF-U

 



[1] J-A Miller, « Commentaire du « Séminaire inexistant », Quarto 87, Bruxelles, 2006.

 

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