XXX ème Séminaire du Champ freudien à Moscou
enseignant :
Alfredo Zenoni, membre de l’ECF et de l’AMP, enseignant de la Section clinique de Bruxelles
Argument :
Le sujet dans la psychose
En vue du prochain congrès de la NLS qui aura pour thème « Le sujet psychotique à l’époque Geek, typicité et inventions symptomatiques » nous allons consacrer ce séminaire à l’étude de la notion de sujet dans la psychose, en nous appuyant sur les textes publiés dans la Revue internationale de psychanalyse, septembre 2012, en deux temps.
Le sujet du signifiant
La nouveauté freudienne que la « Question préliminaire » introduit dans la clinique tranche par rapport à toute conception de la psychose qui la réduit à une forme ou l’autre de sous-développement de l’esprit ou du moi. Nous commenterons d’abord divers paragraphes de cet écrit qui montrent que la lecture des phénomènes cliniques révèle la présence de la même structure de langage qui définit la condition du sujet comme tel. Ici, il s’agit du sujet comme effet du signifiant. Ensuite, un deuxième passage extrait du « Post-scriptum » mettra, par contre, en lumière la question de l’implication du sujet, de « l’insondable décision de l’être », d’un choix en somme, dans le rejet du père qui détermine la position du sujet.
Le sujet de la jouissance
Dans un deuxième temps, le sujet sera abordé dans son rapport au statut de la jouissance dans la psychose. Ici nous nous appuierons sur deux notes de la « Question préliminaire » et commenterons quelques passages du texte de Jacques Alain Miller « Retour sur la psychose ordinaire », où la clinique est référée, en l’absence même de symptômes typiques, à la présence d’une jouissance qui n’a pas été transposée dans l’Autre, qui est resté « intime ». L’extraction ou non de l’objet est ici la notion décisive.
Discipline du commentaire
Deux citations extraites de la « Question préliminaire à tout traitement possible de la psychose » seront commentées :
« La Verwerfung sera donc tenue par nous pour forclusion du signifiant. Au point où, nous verrons comment, est appelé le Nom-du-Père, peut donc répondre dans l’Autre un pur et simple trou, lequel par la carence de l’effet métaphorique provoquera un trou correspondant à la place de la signification phallique.
C’est la seule forme sous laquelle il nous soit possible de concevoir ce dont Schreber nous présente l’aboutissement comme celui d’un dommage qu’il n’est en état de dévoiler qu’en partie et où, dit-il, avec les noms de Flechsig et de Schreber, le terme de « meurtre d’âme » (Seelenmord) joue un rôle essentiel.
Il est clair qu’il s’agit là d’un désordre provoqué au joint le plus intime du sentiment de la vie chez le sujet,… » (Ecrits, p. 558)
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« Ici l’identification, quelle qu’elle soit, par quoi le sujet à assumé le désir de la mère, déclenche, d’être ébranlé, la dissolution du trépied imaginaire (remarquablement c’est dans l’appartement de sa mère où il s’est réfugié, que les sujets à son premier accès de confusion anxieuse avec raptus suicide).
Sans doute la divination de l’inconscient a-t-elle très tôt averti le sujet que, faute de pouvoir être les phallus qui manque à la mère, il lui reste la solution d’être la femme qui manque aux hommes. » (Ecrits, p. 566)