Towards the Turin Forum / Vers le Forum à Turin – Rosa Elena Manzetti

A Democracy Inclusive of Singularity

Rosa Elena Manzetti

The binary evaluation-certification, so
fashionable in our democratic times, aims at the standardization of acts and practices,
which enables their quantification and leads to the uniformity of institutions.

Such a universalization supposes
a formatting of the symptom, amounting to its disappearance as it is replaced
by disorder. Such a nosography, which
erases the subject and his/her jouissance, makes way for the idea of the transcultural
reproducibility of the symptom, and for standardized protocols and institutions
for its treatment.

The path of standardization,
and thus of desubjectivation, necessarily
implies pushing aside and trying to reject what disturbs the current discourse,
which today is the capitalist discourse. And what is most disturbing on the path
of symptom standardization, if not the discourse of the analyst, which makes of
the symptom what is specific to a subject, to a speaking being? There are also no
greater obstacles to universalization than the hypothesis of the unconscious
and the act, in each instance specific.

If the current discourse
is putting all its efforts in silencing the symptom and its singular dimension
to make it revert to the sign, as psychoanalysts we can only point to a democracy
that would include psychoanalysis. It is our responsibility as analysts not to shy
away from what is at stake.

Translated by Agata Andò

Revised by Véronique Voruz

Démocratie
incluant la singularité

Rosa
Elena Manzetti

Le binôme évaluation-certification,
tellement à la mode en notre époque démocratique, vise la standardisation des
pratiques et des actes, qui rendent possible leur quantification et conduit à
l’uniformité des institutions.

Une telle
universalisation suppose un formatage du symptôme, qui équivaut à sa
disparition au profit du trouble. Cette nosographie qui efface le sujet et sa
jouissance fait place à l’idée de la reproductibilité transculturelle du symptôme
et donc des protocoles et des institutions pour le traiter.

La voie de la
standardisation, et donc de la désubjectivation, comporte nécessairement d’écarter,
de tenter de rejeter ce qui dérange le discours courant, qui, à notre époque,
est le discours capitaliste. Et qu’est-ce qui dérange le plus la voie de la
standardisation du symptôme si ce n’est le discours de l’analyste qui fait du
symptôme ce qui est propre à un sujet, à un parlêtre ? En outre, il n’y a
pas d’obstacle plus grand à l’universalisation que l’hypothèse de l’inconscient
et de l’acte spécifique un par un.

Si avec toutes ses
énergies le discours actuel vise à écraser le symptôme et sa dimension
singulière pour le faire régresser au signe, nous psychanalystes ne pouvons que
pointer vers une démocratie qui inclue la psychanalyse. Ne pas reculer face à
cet enjeu est de notre responsabilité de psychanalystes.