TRACES – Peggy Papada

There is a body

"Writing is a trace in which an effect of language can be read"
— Lacan, XX, 121



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NLS Congress presents

Peggy Papada
There is a body

The body of the mirror stage is constructed as a visual form, as seen via the Other of speech and language. For “the purest moment of the specular relation”[1] is when by a gesture by which the infant turns toward the adult, he seeks the consent of the Other “to ratify the value of his image.”[2] Lack-in-being, which will evolve to be a characteristic of the divided subject, is precipitated here insofar as the infant is alienated from the desire of the Other and there is a discordance of two bodies: the body as organism, real and fragmented, and the body as mirror image with which the infant identifies. [3] Identification with the totality of one’s own image “authenticated by the Other” results in satisfaction[4]; the Freudian narcissism finds its reference there.
 
The body is linked with the ego up to the end of Lacan’s teaching: “The self as a body […] This is what is called Ego.” [5] Yet in Seminar XXIII Lacan will use the knots to speak about consistency. The ego is presented as three dimensional (real, symbolic and imaginary) hence it can no longer be reduced to the imaginary duality. The subject does not identify with its ego which can slide away but with its sinthome, with what is most singular to it. The sinthome, a call for invention and sublimation, supports the consistency of the speaking body. There is no Other to search for being and identifications. Instead “there is the One (Yad’lun), there is no sexual relation and there is a body.” [6] The ‘There is’ is on the side of the One and of existence: The distinction between being and existence puts the subject and the speaking body at stake. [7] We can then approach the trauma incurred by lalangue rather than language breaking into the One of the body.

[1] Lacan, J., “Remarks on Daniel Lagache’s Presentation” (1966) Écrits, trans. B. Fink, London/ New York, Norton, 2006, p. 568. 
[2] Lacan, J., The Seminar of Jacques Lacan, Book X, Anxiety (1962-63), ed. J.-A. Miller, trans. A.R. Price, Cambridge, Polity, 2014, p. 32.
[3] See Stevens, A. “The Bodily Effects of Language” argument for the NLS Congress 2021, available online.
[4] Lacan, J., The Seminar of Jacques Lacan, Book X, Anxiety, op. cit. p. 40.
[5] Lacan, J. The Seminar of Jacques Lacan, Book XXIII, The Sinthome (1975-76), trans. A.R. Price, Cambridge, Polity, 2016, p. 129.
[6] Stevens, A. “The Body in Psychoanalysis.”  Online presentation given at the London society of the NLS, on 10th October 2020, available online. 
[7] Brousse, M.H. “La Lettre et le Corps Parlant” – text presented at the 50th Study Days of the ECF, November 2020, unpublished. 
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Peggy Papada
Il y a un corps

Le corps du stade du miroir se constitue à partir de sa forme scopique, celle perçue à travers l’Autre de la parole et du langage. En effet, la relation spéculaire trouve « son plus pur moment » [1] dans le mouvement par lequel l’enfant se retourne vers l’adulte et cherche le consentement de l’Autre pour « entériner la valeur de cette image ».[2] Le manque-à-être, qui deviendra une qualité du sujet divisé, est ici précipité : en effet dans la mesure où l’enfant est aliéné au désir de l’Autre, il se produit une discordance entre deux corps : le corps organique, réel et fragmenté, et le corps en tant qu’image spéculaire à laquelle l’enfant s’identifie. [3] L’identification à son image totale “authentifiée par l’Autre” entraîne une satisfaction[4]; le narcissisme freudien trouve ici sa référence.
 
Chez Lacan le corps sera lié à l’ego jusqu’à la fin de son enseignement : « l’idée de soi comme corps (…) est (…) ce que l’on appelle l’ego ».[5] Toutefois, dans le séminaire XXIII Lacan fera usage des nœuds et parlera de consistance. L’ego y est présenté comme tri-dimensionnel (réel, symbolique et imaginaire), irréductible donc à la dualité imaginaire. Le sujet ne s’identifie pas à son ego, qui peut se détacher, mais à son sinthome, à ce qu’il a de plus singulier. Le sinthome, en tant qu’appel à l’invention et à la sublimation, soutient la consistance du corps parlant. Il n’y a pas d’Autre à rechercher qui garantirait l’être et les identifications. Au lieu de cela, « Yadl’Un, il n’y a pas de rapport sexuel et il y a un corps »[6]. Le « il y a » se situe du côté de l’Un et de l’existence : or, la distinction entre être et existence met en jeu celle entre le sujet et le corps parlant[7]. On peut alors aborder le trauma comme séquelle de lalangue alors que le langage appareille l’Un du corps à l’Autre.
 
Traduction: Lorenzo Speroni & Jean Luc Monnier

[1] Lacan, J., « Remarque sur le rapport de Daniel Lagache » (1960), Écrits, Paris, Seuil, 1966, p. 678. 
[2]Lacan, J., Le Séminaire, livre X, « L’angoisse » (1962-1963), texte établi par J.-A. Miller, Paris, Seuil, 2004, p. 42.
[3]Stevens, A., “Bodily Effects of Language”, argument du congrès 2021 de la NLS, disponible en ligne.
[4]Lacan, J., Le Séminaire, livre X, « L’angoisse » (1962-1963), texte établi par J.-A. Miller, Paris, Seuil, 2004, p. 49.
[5]Lacan, J., Le Séminaire, livre XXIII, « Le sinthome » (1975-1976), texte établi par J.-A. Miller, Paris, Seuil, 2005, p. 150. 
[6]Stevens, A. “The Body in Psychoanalysis”, Séminaires 2020-2021 de la London Society de la NLS, via Zoom, prononcé le 10 octobre 2020, disponible en ligne. 
[7]Brousse, M.-H., « La lettre et le corps », Intervention aux 50ème Journées de l’École de la Cause Freudienne « Attentat Sexuel », via Zoom, Prononcé le 15 novembre 2020.
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