TRACES – Russell Grigg

"Writing is a trace in which an effect of language can be read"
— Lacan, XX, 121



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Russell Grigg
Jouissance is Prohibited to Whoever Speaks, as such

Jouissance is Prohibited to Whoever Speaks, as such (1)

There are two ways to enjoy, despite this prohibition on jouissance. The first is through transgression, which involves pushing prohibited enjoyment beyond the point of pleasure. This is the Sadian imperative: make yet another effort . . . to go beyond the pleasure principle, limited as it is by pathos for the other. No symptom is free of a trait of transgression.
The second way is via surplus jouissance. The lineage is Kantian. This is the enjoyment whose origin lies not in mere compliance with the law but in what Kant calls “respect” of the law for the sake of the law itself. “Respect” for the law, moral rectitude, is not only independent of wellbeing but it also belittles appetitions. It does not arise from the body but from the law, or, in our terms, the imperative of the signifier.

The anorexic’s jouissance is Kantian. Body image is not the issue. Nor is it a question of the insistence of the oral drive; it is respect for the law that drives her. She repudiates oral pleasure for the sake of something higher. Her “respect” for the imperative of self-denial elevates her morally. In her relentless search for victory over her body’s demands she puts her will to the test and demonstrates her moral superiority over her weaker peers whom she scorns. Far from running away from her desire for food, she nourishes it: she reads recipes, she knows the menus of the grand restaurants of her city, she cooks delicious food for lesser mortals even as she starves herself, she loves “eating out”, always preferring the menu to the food.
Her life is in a spiral because there is always more that is not to be eaten. The real glutton is the law she lives by, for, as Freud showed, the more she sacrifices in the name of the law, the greater the sacrifice that is called for.

[1] Lacan, J., “Subversion of the Subject and the Dialectic of Desire”, p. 696, in Écrits: The First Complete Edition in English, New York, W. W. Norton, 2006.
 

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La jouissance est interdite à qui parle comme tel

La jouissance est interdite à qui parle comme tel (1)

Il y a deux façons de jouir, malgré cette interdiction qui frappe la jouissance. La première est transgression. Elle implique d’emmener la satisfaction interdite au-delà de la limite du plaisir. C’est l’impératif sadien : encore un effort… pour aller au-delà du principe de plaisir en tant qu’il est limité par la souffrance de l’autre. Nul symptôme n’est indemne d’un trait de transgression.
La seconde façon de jouir s’obtient par le biais de la jouissance en excès : c’est la filiation kantienne. La source de cette satisfaction ne repose pas sur un simple consentement à la loi mais sur ce que Kant appelle le respect de la loi et ce pour le bien de la loi elle-même. Le « respect » de la loi, la droiture morale, ne sont pas uniquement dissociés du bien être mais ils déprécient aussi les appétits. Cela ne vient pas du corps mais de la loi, ou disons-le dans nos termes, l’impératif du signifiant.

La jouissance de l’anorexique est kantienne. La question n’est ni l’image du corps ni même l’insistance de la pulsion orale mais le respect de la loi comme telle, qui la commande. L’anorexique refuse le plaisir oral pour quelque chose de plus élevé et le “respect” de  cet impératif d’abnégation participe à l’élever elle-même moralement. Dans sa recherche sans répit d’une victoire sur les exigences du corps c’est sa volonté qu’elle met au défi tout démontrant sa supériorité sur des pairs qu’elle méprise. Loin de fuir son désir à l’endroit de la nourriture, elle le nourrit. Elle compulse les recettes, elle connaît les menus des grands restaurants de la ville, elle cuisine de délicieux plats pour le commun des mortels pendant qu’elle s’affame, elle adore manger dehors… mais préfère toujours le menu au contenu de l’assiette.
Sa vie est une spirale infernale puisqu’il y a toujours quelque chose qui se présente en plus qu’elle doit s’interdire de manger. La réelle gloutonne est la loi  pour laquelle elle vit et comme Freud l’a démontré, plus l’anorexique sacrifie à la loi, plus le sacrifice qui lui est demandé sera grand.
 
Traduction: Jean Luc Monnier

[1] Lacan J. Subversion du désir et dialectique du désir,  Écrits, Paris, Seuil, 1966, p. 821.
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