TRACES – Theodor Valamoutopoulos

Between Language and Body

"Writing is a trace in which an effect of language can be read"
— Lacan, XX, 121



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NLS Congress presents

Theodor Valamoutopoulos
Between Language and Body

For this year’s Congress we will not gather en corps. We will testify on the bodily effects of language, with image and voice. 

It is difficult to discern voice as an object. It seems to be everywhere, as we are constantly exposed to an urban acoustic aura comprised of shouts or chitchat, laughter or radio news.

Human anatomy obviously developed to make us hearing beings. The ear is an orifice that doesn’t close. “It is because the body has some orifices of which the most important is the ear, because it cannot be covered or closed; it is because of this that there is a response in the body to what I called the voice.” [1]

Nevertheless, it had taken Lacan and his “acquaintance” with the “straying voices of psychosis” [2] for this object to be inserted in the list of the Freudian objects. How are we to speak of voice as an object of the drive, that is mute by Freud’s definition? Neither an organ nor a function of any biology, which is the real object as element of a symbolic object that is speech? [3]

The logic inference of the voice seems to posit it everywhere. It is the part of the signifier that doesn’t contribute to making sense. [4]

It is outside meaning and it doesn’t belong to the order of sound. The voice is aphonic inasmuch as it evacuates its acoustic properties which have meaning effects.

One is not only exposed to the voice, but also by it. The absurdity or the grave effect of our associations surprise us on the couch. What is a lapsus if not the wrong signifier voiced? It is also an act of speech.

Voice gives life to the dead letter of the law. [5] Justice requires witnesses, accusers and accused to be physically present, to add a voice to an apology, plea or verdict.
The voice responds to what is said, but it cannot answer for it. In other words, for it to respond we must incorporate the voice as the otherness of what is said.” [6] This is the reason that our voice appears foreign, detached from us, as our recorded messages on answering machines so often witness.
So the voice appears in its dimension as object when it comes from the Other and attaches me to the Other. It holds body and language together, being neither. It is a function of the signifying chain, equivalent to enunciation. And apart from his demand and an opening to the enigma of the Other’s desire, it contains a charge of jouissance. [7] “It is not the voice, it is not without the voice, it is the body in the voice” [8]

This is known to the infant who makes a short scream, for his dad’s demand “Scare!”, and the laugh he receives.

And it is known to psychoanalysis that provides the space for the voice. Vocifération and jaculation as modes of interpretation, respect the outside of meaning that jouissance and the voice share. It is the voice which returns in the jaculation as a new use of the signifier. [9] Vociferation adds something to speech. It adds the value, the dimension and the weight of the voice.” [10]

[1] Lacan, J., “The Sinthome, Seminar XXIII”, Polity, p9.

[2] Lacan, J., “Anxiety, Seminar Book X”, Polity, p251.
[3] Lacan, J., “Livre IV: La relation d’objet et les structures freudiennes”, Paris:Seuil, p175.
[4] Miller, J.-A. (1989). “Jacques Lacan and the voice” in, The Later Lacan, SUNY.
[5] Mladen Dolar, “The Voice and Nothing More (Short Circuits)”, MIT Press.
[6] Lacan, J., “Anxiety, Seminar Book X”, Polity, p275.
[7] Miller, J.-A. (1989). “Jacques Lacan and the voice” in, The Later Lacan, SUNY, p.144-145.
[8] Dupont, L., “Formation of the Analyst, the End of Analysis”, Psychoanalytical Notebooks Issue 36.
[9] Laurent, É., “Interpretation: From Truth to Event.”, Argument for the 2020 Congress of the NLS.
[10] Miller, J.-A., “Lacanian Biology and the Event of the Body”, Lacanian Ink. Issue 18.
 
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NLS Congrès présente

Theodor Valamoutopoulos
Entre langage et corps

Nous n’allons pas nous retrouver présents en corps [en français dans le texte]  pour notre congrès annuel cette année. Nous allons témoigner des effets du langage sur le corps via l’ image et la voix.
 
Il est difficile de discerner la voix en tant qu’objet. La voix semble être partout; nous sommes perpétuellement exposés à une aura acoustique urbaine, un pot-pourri de cris, de bavardages, de rires et d’actualités de la radio.
 
Certes, l’anatomie humaine s’est développée de façon à ce que nous devenions des êtres qui écoutent. L’oreille est un orifice qui ne se ferme pas. « C’est parce que le corps a quelques orifices, dont le plus important est l’oreille, parce qu’elle ne peut se boucher, se clore, se fermer. C’est par ce biais que répond, dans le corps, ce que j’ai appelé la voix ». [1]
 
Néanmoins il a fallu Lacan et son «accointance» avec «les voix égarées de la psychose» [2] pour que cet objet-voix s’ajoute à la liste des objets freudiens. Comment devons-nous parler de la voix en tant qu’objet pulsionnel, muet selon la définition de Freud? Ni organe ni fonction biologique, mais «objet réel en tant que partie élément de l’ objet symbolique» [3] qu’est le discours?
 
L’inférence logique de la voix semble la situer partout. Elle est la part du signifiant qui ne contribue pas à faire sens[4].

La voix est hors sens et elle n’est pas dans le registre sonore. La voix est aphone pour autant qu’elle évacue toutes ses propriétés acoustiques qui pourraient lui donner du sens.

On est non seulement exposé à la voix mais aussi exposé par la voix.  L’absurdité ou l’effet redoutable de nos associations nous surprend sur le divan. Qu’est-ce que le lapsus sinon le mauvais signifiant exprimé par la voix? C’est aussi un acte de parole.
 
La voix anime la lettre morte de la loi[5]. La justice a besoin de témoins, d’accusateurs et d’accusés qui soient réellement présents, de façon à ajouter une voix à une excuse, à un appel ou à un verdict.
« La voix répond à ce qui se dit, mais elle ne peut pas en répondre. Autrement dit, pour qu’elle réponde, nous devons incorporer la voix comme l’altérité de ce qui se dit ». [6] C’est bien pour cela que notre voix nous apparaît étrangère, détachée de nous, comme nous le montrent nos messages enregistrés sur un répondeur.
Or, la voix apparaît dans sa dimension d’objet quand elle vient de l’Autre et qu’elle m’attache à l’Autre. Elle fait tenir ensemble le corps et le langage, tout en étant ni l’un ni l’autre. Elle est une fonction de la chaîne signifiante, équivalente à l’énonciation. Indépendamment de la demande et de l’ouverture à l’énigme du désir de l’Autre, elle contient une charge de jouissance. [7] « Ce n’est pas la voix, ce n’est pas sans la voix, c’est le corps dans la voix ». [8]
 
Ceci est bien connu de l’enfant qui pousse un petit cri quand son père l’apostrophe en lui faisant peur, puis en rit.
 
La psychanalyse le sait et donne un espace pour la voix. Vocifération et jaculation sont des modes d’interprétation qui respectent l’au-delà du sens que la jouissance et la voix partagent. C’est la voix qui fait retour dans la jaculation en tant que nouvel usage du signifiant[9]. La vocifération ajoute quelque chose à la parole.  Elle ajoute la valeur, la dimension et le poids de la voix[10].
 
Translated by Eva Sophie Reinhofer, reviewed by Frank Rollier

[1] Lacan, J., Le Sinthome. Séminaire XXIII. 18.11.1975. Paris: Seuil, 2005, p. 17.
[2] Lacan, J., L’Angoisse. Séminaire X. 22.5.1963. Paris: Seuil, 2004, p. 291.
[3] Lacan, J.,, Livre IV: La relation d’objet et les structures freudiennes. Paris:  Seuil, p. 175.
[4] Miller, J.-A., “Jacques Lacan and the Voice”. In: Veronique Voruz; Bogdan Wolf, The Later Lacan. An Introduction. Albany, NY, 2007.
[5] Dolar, Mladen, A Voice and Nothing More. Cambridge, MA: MIT Press, 2006.
[6] Lacan, J., L’Angoisse. Séminaire X. 5.6.1963. Paris: Seuil, 2004, p. 318.
[7] Miller, J.-A., “Jacques Lacan and the Voice”. In: Veronique Voruz; Bogdan Wolf, The Later Lacan. An Introduction. Albany, NY, 2007, p. 144-145.
[8] Dupont, Laurent, “Formation of the Analyst, the End of Analysis”. Psychoanalytic Notebooks, Issue 36.
[9] Laurent, Éric, “Interprétation: de la vérité à l’évènement.” Argument pour le 2020 Congrès du NLS.
[10] Miller, Jacques-Alain, “Lacanian Biology and the Event of the Body”, Lacanian Ink, Issue 18.
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