TUCHÉ : Nos lectures / Our Readings

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TUCHÉ
« Le sujet est heureux(…) tout heur lui est bon
pour ce qui le maintient, soit pour qu'il se répète
»
— Télévision, Autres écrits, 526



Nos lectures / Our Readings 
 

La répétition chez l'Homme aux loups

Claudia Gundacker 

 

Dans le Séminaire XI, Lacan se réfère à L'homme aux loups au moment où il parle de la répétition comme tuché, comme « la rencontre du réel » (1) : « [Freud] s'attache, et sur un mode presque angoissé, à interroger quelle est la rencontre première, le réel, que nous pouvons affirmer derrière le fantasme. Ce réel, nous sentons qu'à travers toute cette analyse, il entraîne avec lui le sujet (…). »(2)

Chez l'Homme aux loups il y a une insistance particulière sur quelque chose qui peut se lire, entre autres, dans l'utilisation de la répétition dans le cas. Il est possible de distinguer quatre niveaux de narration différents :

Premier niveau : la répétition d'événements dans la vie de l'Homme aux loups racontés par Freud ; par exemple ce fait relevé par Freud au sujet « [du] père du patient, dont la vie, pleine d'activités et d'intérêts variés, avait été troublée à plusieurs reprises par de graves crises de dépression. » (3)

Deuxième niveau : la répétition d'événements racontés par l'Homme aux loups, par exemple l'indication répétée selon laquelle sa sœur aurait été tuée par balle.

Troisième niveau : la répétition dans le discours des personnes extérieures, par exemple les parents de l'Homme aux loups, racontée par lui-même. On y trouve « l’une de ces histoires traditionnelles, qui avait été répétée devant lui un nombre incalculable de fois à l'occasion de sa maladie ultérieure, [et qui] nous fait connaître le problème dont la solution va nous occuper. Il aurait commencé par être un enfant très doux, très docile et même tranquille (…). Mais un jour ses parents, en revenant de leur voyage d'été, le trouvèrent transformé. Devenu mécontent, irritable, violent, tout l'offensait, et alors il se mettait en rage et criait comme un sauvage, etc. » (4)
(…)
 

 


Références
[1] Lacan L., Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse, Le séminaire, livre XI (1964), texte établi par Jacques-Alain Miller, Paris, Seuil, 1973, 53.
[2] Ibidem, 54.
[3] Freud S., “Extrait de l’histoire d’une névrose infantile (L’homme aux loups)”, Cinq psychanalyses, Paris, PUF, 1975, chapitre I, Introduction [dans le texte original : Remarques préalables], 326. V. aussi chapitre II, Coup d’œil d’ensemble sur le milieu et l’histoire du malade, 333 : « Les années ultérieures avaient été marquées pour notre patient par des relations tout à fait pénibles avec son père, lequel, à la suite d'accès répétés de dépression, ne pouvait alors plus cacher les traits morbides de son caractère. »
[4] Ibidem, 331.
 

"Tourbillon" contre "colle"

Claudia Iddan

 

 

Peu de temps après avoir annoncé à ses membres qu’il a décidé de dissoudre l’École Freudienne de Paris qu'il avait fondée en 1964, Lacan, évoquant cette École, utilise dans son cours du 11 mars 1980 le terme de “colle”. Ce cours, intitulé “D’Écolage” par Jacques-Alain Miller, laisse entrevoir l’équivoque utilisé avec “décollage”[1]. Dans le cours suivant, il invite ceux qui veulent le suivre à se réunir au moyen d’un dispositif plus « tourbillonnant » : le cartel[2], dont il a reformulé en 5 points les principes du fonctionnement lors du cours précédent[3].

Dans le même cours, il répond à certaines questions qui   lui ont été adressées à sa demande. L’une concerne la relation entre ce que Lacan avait nommé la « colle » dans l’École et le concept freudien de fixation (Fixierung). Lacan y répond : « Qu’est-ce qui est fixé ? C'est le désir, qui pour être pris dans le procès du refoulement, se conserve en une permanence qui équivaut à l'indestructibilité. »[4]

Cette phrase soulève la question de la fixation par rapport à la relation entre le désir et la pulsion. En général, le concept de fixation est lié à la pulsion ; dans cette phrase cependant, Lacan déplace l’accent de la fixation sur le désir. Il y ajoute le fait pour le désir d’être pris dans le procès de refoulement, pour arriver à la conclusion « qu’il a fallu que Freud découvre l’inconscient pour qu’il vînt à ordonner […] le catalogue descriptif de ces désirs, autrement dit : le sort des pulsions – comme je traduis Triebschicksale. »[5].
(…)
 

 


References
[1] « (…) à revenir [à l'École que je dissous], on ne trouve qu’à s’engluer – où j'ai moins fait École … que colle. (…) Qu'on m’en croie : je n'admettrai personne à s'ébattre dans la Cause freudienne que sérieusement d’écolé. » Lacan, J., Séminaire de la Dissolution, “D’Écolage” (11 mars 1980), Ornicar? n° 20-21, éd. Lyse, Paris 1980, 14 in fine.
[2] Lacan, J., “Monsieur A” (18 mars 1980), Ornicar? n° 20-21, op. cit., 19, § 10.
[3] Lacan, J., Séminaire de la Dissolution, “D’Écolage”, op. cit., 15, §§ 9-13.
[4] Lacan, J., Séminaire de la Dissolution, “Monsieur A”, op. cit., 20, § 3.
[5] Ibidem, § 8. 
 

Repetition and Remembering Otherwise

Batuhan Demir

 

 

In “Remembering Repeating and Working-Through”,[1] Freud presents repetition as a form of remembering.  Repetition is not a form of conscious memory, but itself a form of unconscious memory. What has been forgotten is as if gathered in this repetition. But this repetition is not just a signifying repetition; something more is involved. As Freud says:
 
“If we confine ourselves to this second type in order to bring out the difference, we may say that the patient does not remember anything of what he has forgotten and repressed, but acts it out. He reproduces it not as a memory but as an action; he repeats it, without, of course, knowing that he is repeating it.”[2]
 
Lacan does not see repetition as a simple technical matter. “I will take this opportunity to point out to you that in Freud's texts repetition is not reproduction. There is never any ambiguity on this point: Wiederholen is not Reproduzieren.”[3]
(…)
 

 

References
[1] Freud S. (1914). “Remembering, Repeating and Working-Through”, S.E. XII, pp.145-156.
[2] Ibid., p. 150.
[3] Lacan J. (1964). The Four Fundamental Concepts of Psychoanalysis. (Ed. Jacques-Alain Miller, trans. A. Sheridan), London/New York, Norton & Co., 1998. p. 50.
 
 


 
 

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