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Between Language and Body

"Writing is a trace in which an effect of language can be read"
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Theodor Valamoutopoulos
Between Language and Body

For this year’s Congress we will not gather en corps. We will testify on the bodily effects of language, with image and voice. 

It is difficult to discern voice as an object. It seems to be everywhere, as we are constantly exposed to an urban acoustic aura comprised of shouts or chitchat, laughter or radio news.

Human anatomy obviously developed to make us hearing beings. The ear is an orifice that doesn’t close. “It is because the body has some orifices of which the most important is the ear, because it cannot be covered or closed; it is because of this that there is a response in the body to what I called the voice.” [1]

Nevertheless, it had taken Lacan and his “acquaintance” with the “straying voices of psychosis” [2] for this object to be inserted in the list of the Freudian objects. How are we to speak of voice as an object of the drive, that is mute by Freud’s definition? Neither an organ nor a function of any biology, which is the real object as element of a symbolic object that is speech? [3]

The logic inference of the voice seems to posit it everywhere. It is the part of the signifier that doesn’t contribute to making sense. [4]

It is outside meaning and it doesn’t belong to the order of sound. The voice is aphonic inasmuch as it evacuates its acoustic properties which have meaning effects.

One is not only exposed to the voice, but also by it. The absurdity or the grave effect of our associations surprise us on the couch. What is a lapsus if not the wrong signifier voiced? It is also an act of speech.

Voice gives life to the dead letter of the law. [5] Justice requires witnesses, accusers and accused to be physically present, to add a voice to an apology, plea or verdict.
The voice responds to what is said, but it cannot answer for it. In other words, for it to respond we must incorporate the voice as the otherness of what is said.” [6] This is the reason that our voice appears foreign, detached from us, as our recorded messages on answering machines so often witness.
So the voice appears in its dimension as object when it comes from the Other and attaches me to the Other. It holds body and language together, being neither. It is a function of the signifying chain, equivalent to enunciation. And apart from his demand and an opening to the enigma of the Other’s desire, it contains a charge of jouissance. [7] “It is not the voice, it is not without the voice, it is the body in the voice” [8]

This is known to the infant who makes a short scream, for his dad’s demand “Scare!”, and the laugh he receives.

And it is known to psychoanalysis that provides the space for the voice. Vocifération and jaculation as modes of interpretation, respect the outside of meaning that jouissance and the voice share. It is the voice which returns in the jaculation as a new use of the signifier. [9] Vociferation adds something to speech. It adds the value, the dimension and the weight of the voice.” [10]

[1] Lacan, J., “The Sinthome, Seminar XXIII”, Polity, p9.

[2] Lacan, J., “Anxiety, Seminar Book X”, Polity, p251.
[3] Lacan, J., “Livre IV: La relation d’objet et les structures freudiennes”, Paris:Seuil, p175.
[4] Miller, J.-A. (1989). “Jacques Lacan and the voice” in, The Later Lacan, SUNY.
[5] Mladen Dolar, “The Voice and Nothing More (Short Circuits)”, MIT Press.
[6] Lacan, J., “Anxiety, Seminar Book X”, Polity, p275.
[7] Miller, J.-A. (1989). “Jacques Lacan and the voice” in, The Later Lacan, SUNY, p.144-145.
[8] Dupont, L., “Formation of the Analyst, the End of Analysis”, Psychoanalytical Notebooks Issue 36.
[9] Laurent, É., “Interpretation: From Truth to Event.”, Argument for the 2020 Congress of the NLS.
[10] Miller, J.-A., “Lacanian Biology and the Event of the Body”, Lacanian Ink. Issue 18.
 
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Theodor Valamoutopoulos
Entre langage et corps

Nous n’allons pas nous retrouver présents en corps [en français dans le texte]  pour notre congrès annuel cette année. Nous allons témoigner des effets du langage sur le corps via l’ image et la voix.
 
Il est difficile de discerner la voix en tant qu’objet. La voix semble être partout; nous sommes perpétuellement exposés à une aura acoustique urbaine, un pot-pourri de cris, de bavardages, de rires et d’actualités de la radio.
 
Certes, l’anatomie humaine s’est développée de façon à ce que nous devenions des êtres qui écoutent. L’oreille est un orifice qui ne se ferme pas. « C’est parce que le corps a quelques orifices, dont le plus important est l’oreille, parce qu’elle ne peut se boucher, se clore, se fermer. C’est par ce biais que répond, dans le corps, ce que j’ai appelé la voix ». [1]
 
Néanmoins il a fallu Lacan et son «accointance» avec «les voix égarées de la psychose» [2] pour que cet objet-voix s’ajoute à la liste des objets freudiens. Comment devons-nous parler de la voix en tant qu’objet pulsionnel, muet selon la définition de Freud? Ni organe ni fonction biologique, mais «objet réel en tant que partie élément de l’ objet symbolique» [3] qu’est le discours?
 
L’inférence logique de la voix semble la situer partout. Elle est la part du signifiant qui ne contribue pas à faire sens[4].

La voix est hors sens et elle n’est pas dans le registre sonore. La voix est aphone pour autant qu’elle évacue toutes ses propriétés acoustiques qui pourraient lui donner du sens.

On est non seulement exposé à la voix mais aussi exposé par la voix.  L’absurdité ou l’effet redoutable de nos associations nous surprend sur le divan. Qu’est-ce que le lapsus sinon le mauvais signifiant exprimé par la voix? C’est aussi un acte de parole.
 
La voix anime la lettre morte de la loi[5]. La justice a besoin de témoins, d’accusateurs et d’accusés qui soient réellement présents, de façon à ajouter une voix à une excuse, à un appel ou à un verdict.
« La voix répond à ce qui se dit, mais elle ne peut pas en répondre. Autrement dit, pour qu’elle réponde, nous devons incorporer la voix comme l’altérité de ce qui se dit ». [6] C’est bien pour cela que notre voix nous apparaît étrangère, détachée de nous, comme nous le montrent nos messages enregistrés sur un répondeur.
Or, la voix apparaît dans sa dimension d’objet quand elle vient de l’Autre et qu’elle m’attache à l’Autre. Elle fait tenir ensemble le corps et le langage, tout en étant ni l’un ni l’autre. Elle est une fonction de la chaîne signifiante, équivalente à l’énonciation. Indépendamment de la demande et de l’ouverture à l’énigme du désir de l’Autre, elle contient une charge de jouissance. [7] « Ce n’est pas la voix, ce n’est pas sans la voix, c’est le corps dans la voix ». [8]
 
Ceci est bien connu de l’enfant qui pousse un petit cri quand son père l’apostrophe en lui faisant peur, puis en rit.
 
La psychanalyse le sait et donne un espace pour la voix. Vocifération et jaculation sont des modes d’interprétation qui respectent l’au-delà du sens que la jouissance et la voix partagent. C’est la voix qui fait retour dans la jaculation en tant que nouvel usage du signifiant[9]. La vocifération ajoute quelque chose à la parole.  Elle ajoute la valeur, la dimension et le poids de la voix[10].
 
Translated by Eva Sophie Reinhofer, reviewed by Frank Rollier

[1] Lacan, J., Le Sinthome. Séminaire XXIII. 18.11.1975. Paris: Seuil, 2005, p. 17.
[2] Lacan, J., L’Angoisse. Séminaire X. 22.5.1963. Paris: Seuil, 2004, p. 291.
[3] Lacan, J.,, Livre IV: La relation d’objet et les structures freudiennes. Paris:  Seuil, p. 175.
[4] Miller, J.-A., “Jacques Lacan and the Voice”. In: Veronique Voruz; Bogdan Wolf, The Later Lacan. An Introduction. Albany, NY, 2007.
[5] Dolar, Mladen, A Voice and Nothing More. Cambridge, MA: MIT Press, 2006.
[6] Lacan, J., L’Angoisse. Séminaire X. 5.6.1963. Paris: Seuil, 2004, p. 318.
[7] Miller, J.-A., “Jacques Lacan and the Voice”. In: Veronique Voruz; Bogdan Wolf, The Later Lacan. An Introduction. Albany, NY, 2007, p. 144-145.
[8] Dupont, Laurent, “Formation of the Analyst, the End of Analysis”. Psychoanalytic Notebooks, Issue 36.
[9] Laurent, Éric, “Interprétation: de la vérité à l’évènement.” Argument pour le 2020 Congrès du NLS.
[10] Miller, Jacques-Alain, “Lacanian Biology and the Event of the Body”, Lacanian Ink, Issue 18.
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COMMUNIQUÉ DU BUREAU DE L’AMP

Nous avons le plaisir de vous annoncer que le prochain événement majeur de l’AMP, notre Congrès, évolue et change de tenue.
  1. Suite à des échanges avec Jacques-Alain Miller, il change de nom :
  • Grandes Assises Virtuelles Internationales de l’AMP
  • Grande Conversação Virtual Internacional da AMP
  • Gran Conversación Virtual Internacional de la AMP
  • Grande Conversazione Virtuale Internazionale da AMP
  • The WAP’S Great International Online Conversation
  1. Ces Grandes Assises se tiendront en visioconférence en avril 2022. Les inscriptions au Congrès de l’AMP effectuées en 2020 restent valables jusqu’au mois d’avril 2022.
  2. Le lancement de la chaîne AMP YOUTUBE
L’AMP inaugurera sa chaîne Youtube, AMP YOUTUBE, le vendredi 30 avril à 15H, heure de Paris, avec le lancement des Grandes Assises Virtuelles Internationales « LA FEMME N’EXISTE PAS ».
 
Pour en recevoir toute l'actualité, abonnez-vous à AMP YOUTUBE, en cliquant sur ce lien.
 
Sao Paulo, le 29 avril 2021
 
Le Bureau de  l’AMP
Angelina Harari
Jésus Santiago
Dominique Laurent

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Russell Grigg
Jouissance is Prohibited to Whoever Speaks, as such

Jouissance is Prohibited to Whoever Speaks, as such (1)

There are two ways to enjoy, despite this prohibition on jouissance. The first is through transgression, which involves pushing prohibited enjoyment beyond the point of pleasure. This is the Sadian imperative: make yet another effort . . . to go beyond the pleasure principle, limited as it is by pathos for the other. No symptom is free of a trait of transgression.
The second way is via surplus jouissance. The lineage is Kantian. This is the enjoyment whose origin lies not in mere compliance with the law but in what Kant calls “respect” of the law for the sake of the law itself. “Respect” for the law, moral rectitude, is not only independent of wellbeing but it also belittles appetitions. It does not arise from the body but from the law, or, in our terms, the imperative of the signifier.

The anorexic’s jouissance is Kantian. Body image is not the issue. Nor is it a question of the insistence of the oral drive; it is respect for the law that drives her. She repudiates oral pleasure for the sake of something higher. Her “respect” for the imperative of self-denial elevates her morally. In her relentless search for victory over her body’s demands she puts her will to the test and demonstrates her moral superiority over her weaker peers whom she scorns. Far from running away from her desire for food, she nourishes it: she reads recipes, she knows the menus of the grand restaurants of her city, she cooks delicious food for lesser mortals even as she starves herself, she loves “eating out”, always preferring the menu to the food.
Her life is in a spiral because there is always more that is not to be eaten. The real glutton is the law she lives by, for, as Freud showed, the more she sacrifices in the name of the law, the greater the sacrifice that is called for.

[1] Lacan, J., “Subversion of the Subject and the Dialectic of Desire”, p. 696, in Écrits: The First Complete Edition in English, New York, W. W. Norton, 2006.
 

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Russell Grigg
La jouissance est interdite à qui parle comme tel

La jouissance est interdite à qui parle comme tel (1)

Il y a deux façons de jouir, malgré cette interdiction qui frappe la jouissance. La première est transgression. Elle implique d’emmener la satisfaction interdite au-delà de la limite du plaisir. C’est l’impératif sadien : encore un effort… pour aller au-delà du principe de plaisir en tant qu’il est limité par la souffrance de l’autre. Nul symptôme n’est indemne d’un trait de transgression.
La seconde façon de jouir s’obtient par le biais de la jouissance en excès : c’est la filiation kantienne. La source de cette satisfaction ne repose pas sur un simple consentement à la loi mais sur ce que Kant appelle le respect de la loi et ce pour le bien de la loi elle-même. Le « respect » de la loi, la droiture morale, ne sont pas uniquement dissociés du bien être mais ils déprécient aussi les appétits. Cela ne vient pas du corps mais de la loi, ou disons-le dans nos termes, l’impératif du signifiant.

La jouissance de l’anorexique est kantienne. La question n’est ni l’image du corps ni même l’insistance de la pulsion orale mais le respect de la loi comme telle, qui la commande. L’anorexique refuse le plaisir oral pour quelque chose de plus élevé et le “respect” de  cet impératif d’abnégation participe à l’élever elle-même moralement. Dans sa recherche sans répit d’une victoire sur les exigences du corps c’est sa volonté qu’elle met au défi tout démontrant sa supériorité sur des pairs qu’elle méprise. Loin de fuir son désir à l’endroit de la nourriture, elle le nourrit. Elle compulse les recettes, elle connaît les menus des grands restaurants de la ville, elle cuisine de délicieux plats pour le commun des mortels pendant qu’elle s’affame, elle adore manger dehors… mais préfère toujours le menu au contenu de l’assiette.
Sa vie est une spirale infernale puisqu’il y a toujours quelque chose qui se présente en plus qu’elle doit s’interdire de manger. La réelle gloutonne est la loi  pour laquelle elle vit et comme Freud l’a démontré, plus l’anorexique sacrifie à la loi, plus le sacrifice qui lui est demandé sera grand.
 
Traduction: Jean Luc Monnier

[1] Lacan J. Subversion du désir et dialectique du désir,  Écrits, Paris, Seuil, 1966, p. 821.
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Jouissance is Prohibited to Whoever Speaks, as such

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There are two ways to enjoy, despite this prohibition on jouissance. The first is through transgression, which involves pushing prohibited enjoyment beyond the point of pleasure. This is the Sadian imperative: make yet another effort . . . to go beyond the pleasure principle, limited as it is by pathos for the other. No symptom is free of a trait of transgression.
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The anorexic’s jouissance is Kantian. Body image is not the issue. Nor is it a question of the insistence of the oral drive; it is respect for the law that drives her. She repudiates oral pleasure for the sake of something higher. Her “respect” for the imperative of self-denial elevates her morally. In her relentless search for victory over her body’s demands she puts her will to the test and demonstrates her moral superiority over her weaker peers whom she scorns. Far from running away from her desire for food, she nourishes it: she reads recipes, she knows the menus of the grand restaurants of her city, she cooks delicious food for lesser mortals even as she starves herself, she loves “eating out”, always preferring the menu to the food.
Her life is in a spiral because there is always more that is not to be eaten. The real glutton is the law she lives by, for, as Freud showed, the more she sacrifices in the name of the law, the greater the sacrifice that is called for.

[1] Lacan, J., “Subversion of the Subject and the Dialectic of Desire”, p. 696, in Écrits: The First Complete Edition in English, New York, W. W. Norton, 2006.
 

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La jouissance est interdite à qui parle comme tel

La jouissance est interdite à qui parle comme tel (1)

Il y a deux façons de jouir, malgré cette interdiction qui frappe la jouissance. La première est transgression. Elle implique d’emmener la satisfaction interdite au-delà de la limite du plaisir. C’est l’impératif sadien : encore un effort… pour aller au-delà du principe de plaisir en tant qu’il est limité par la souffrance de l’autre. Nul symptôme n’est indemne d’un trait de transgression.
La seconde façon de jouir s’obtient par le biais de la jouissance en excès : c’est la filiation kantienne. La source de cette satisfaction ne repose pas sur un simple consentement à la loi mais sur ce que Kant appelle le respect de la loi et ce pour le bien de la loi elle-même. Le « respect » de la loi, la droiture morale, ne sont pas uniquement dissociés du bien être mais ils déprécient aussi les appétits. Cela ne vient pas du corps mais de la loi, ou disons-le dans nos termes, l’impératif du signifiant.

La jouissance de l’anorexique est kantienne. La question n’est ni l’image du corps ni même l’insistance de la pulsion orale mais le respect de la loi comme telle, qui la commande. L’anorexique refuse le plaisir oral pour quelque chose de plus élevé et le “respect” de  cet impératif d’abnégation participe à l’élever elle-même moralement. Dans sa recherche sans répit d’une victoire sur les exigences du corps c’est sa volonté qu’elle met au défi tout démontrant sa supériorité sur des pairs qu’elle méprise. Loin de fuir son désir à l’endroit de la nourriture, elle le nourrit. Elle compulse les recettes, elle connaît les menus des grands restaurants de la ville, elle cuisine de délicieux plats pour le commun des mortels pendant qu’elle s’affame, elle adore manger dehors… mais préfère toujours le menu au contenu de l’assiette.
Sa vie est une spirale infernale puisqu’il y a toujours quelque chose qui se présente en plus qu’elle doit s’interdire de manger. La réelle gloutonne est la loi  pour laquelle elle vit et comme Freud l’a démontré, plus l’anorexique sacrifie à la loi, plus le sacrifice qui lui est demandé sera grand.
 
Traduction: Jean Luc Monnier

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Effets de trou dans l'inconscient

"L’écriture est une trace où se lit un effet de langage"
— Lacan, XX, 110



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Perla Miglin
Effets de trou dans l'inconscient

…Todo sucede por primera vez, pero de modo eterno.
El que lee mis palabras está inventándolas (la Dicha, Jorge Luis Borges)

Lors d'une rencontre avec Florencia Shanahan en Israël, alors qu’elle venait d’être nommée Analyste de l'École, elle nous a dit qu'elle avait fait l’expérience qu'il n'y a pas d'Autre de l'Autre, dans le moment où elle parlait avec chacun de ses passeurs. Il est certes bien difficile de saisir dans son discours l’impact de cet effet de la langue sur le corps. Cependant, ce qu'elle a transmis a résonné pour moi comme ces vers qui ferment le poème de Borges que je choisis comme exergue, et qui parviennent à me faire saisir la portée de son dire.

Déjà lors du Congrès précédent sur « L’Interprétation, de la vérité à l'événement », j'avais traité de la question de savoir ce que serait un inconscient analysé. Une phrase de Lacan, dans sa “Lettre pour La Cause freudienne”, écrite en octobre 1980, m’avait un peu éclairé : « Élaborer l'inconscient, comme il se fait dans l'analyse, n'est rien qu'y produire ce trou. Freud lui-même, je le rappelle, en fait état ».

Aujourd’hui, je veux citer deux références de Jacques-Alain Miller plus une de Rose-Paule Vinciguerra pour faire un pas de plus, en lien avec le témoignage de Florencia Shanahan :

1. « On éluderait donc, dans la psychothérapie, ce qui mettrait la toute-puissance de l'Autre en défaut. On préserverait, dans la psychothérapie, la consistance de l’Autre, alors que ce qui serait le propre de la position analytique, qui ouvre à la psychanalyse proprement dite, ce serait déjà, en admettant la question de la jouissance, d’inconsister l'Autre. » (1) Florencia Shanahan en apporte le témoignage dans l’expérience même de sa passe. On se dit alors : « Il fallait le dire ».

2. « Un inconscient analysé se distingue si je puis dire d’un inconscient sauvage, un inconscient analysé a des propriétés singulières, un inconscient plus son élucidation, ça fait qu’on rêve autrement, ça fait qu’on n’est pas soumis aux actes manqués et aux lapsus de tout le monde, ça n’annule certes pas l’inconscient mais ça fait que ses émergences se distinguent.(…) Il me semble néanmoins que si une École de psychanalystes a un sens, c’est qu’elle devrait permettre à l’analyste de témoigner de l’inconscient post-analytique, c’est -à- dire de l’inconscient en tant qu’il ne fait pas semblant. » (2)

3. « L’inconscient est structuré comme un langage, le “un” importe aussi. “Un” langage en effet, ce n’est pas “du” langage, (…) Et comment entendre ce comme. Comme, ce n’est pas par, dit Lacan. (…) Ce “comme” souligne un débordement du modèle linguistique par la structure de l’inconscient, réalisant peut-être la subversion que Lacan fait subir à la linguistique (…) À cet égard, il revient à l’interprétation psychanalytique de faire exister l’inconscient comme un langage (…) Ce “un langage” comme lequel l’inconscient est structuré n’est qu’un effet d’après-coup de la découverte de l’inconscient.  Lacan le confirme, et va même plus loin lorsqu’il énonce : “Si j’ai dit que le langage est ce comme quoi l’inconscient est structuré, c’est bien parce que le langage, d’abord, ça n’existe pas” (…) Ainsi l’inconscient, comme savoir qui se déchiffre, s’articule-t-il de lalangue (…) Ainsi l’effet de sens produit par l’équivoque n’est pas tout, et comme J.A.Miller le souligne, l’interprétation psychanalytique a aussi , dans sa pointe, “effet de trou”. » (3)
 

(1) Miller J.-A., « Psychanalyse pure, psychanalyse appliquée et psychothérapie », La Cause freudienne n°48, mai 2001, p. 14.

(2) Miller J.-A., L'Orientation lacanienne II, 2008-2009, Choses de finesse en psychanalyse, Cours du 19 novembre 2008.
(3) Vinciguerra R.-P., « Lacan, le linguistique & la linguisterie », La Cause freudienne n° 79, 2011, p. 283-85.
 
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There are two ways to enjoy, despite this prohibition on jouissance. The first is through transgression, which involves pushing prohibited enjoyment beyond the point of pleasure. This is the Sadian imperative: make yet another effort . . . to go beyond the pleasure principle, limited as it is by pathos for the other. No symptom is free of a trait of transgression.
The second way is via surplus jouissance. The lineage is Kantian. This is the enjoyment whose origin lies not in mere compliance with the law but in what Kant calls “respect” of the law for the sake of the law itself. “Respect” for the law, moral rectitude, is not only independent of wellbeing but it also belittles appetitions. It does not arise from the body but from the law, or, in our terms, the imperative of the signifier.

The anorexic’s jouissance is Kantian. Body image is not the issue. Nor is it a question of the insistence of the oral drive; it is respect for the law that drives her. She repudiates oral pleasure for the sake of something higher. Her “respect” for the imperative of self-denial elevates her morally. In her relentless search for victory over her body’s demands she puts her will to the test and demonstrates her moral superiority over her weaker peers whom she scorns. Far from running away from her desire for food, she nourishes it: she reads recipes, she knows the menus of the grand restaurants of her city, she cooks delicious food for lesser mortals even as she starves herself, she loves “eating out”, always preferring the menu to the food.
Her life is in a spiral because there is always more that is not to be eaten. The real glutton is the law she lives by, for, as Freud showed, the more she sacrifices in the name of the law, the greater the sacrifice that is called for.

[1] Lacan, J., “Subversion of the Subject and the Dialectic of Desire”, p. 696, in Écrits: The First Complete Edition in English, New York, W. W. Norton, 2006.
 

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Il y a deux façons de jouir, malgré cette interdiction qui frappe la jouissance. La première est transgression. Elle implique d’emmener la satisfaction interdite au-delà de la limite du plaisir. C’est l’impératif sadien : encore un effort… pour aller au-delà du principe de plaisir en tant qu’il est limité par la souffrance de l’autre. Nul symptôme n’est indemne d’un trait de transgression.
La seconde façon de jouir s’obtient par le biais de la jouissance en excès : c’est la filiation kantienne. La source de cette satisfaction ne repose pas sur un simple consentement à la loi mais sur ce que Kant appelle le respect de la loi et ce pour le bien de la loi elle-même. Le « respect » de la loi, la droiture morale, ne sont pas uniquement dissociés du bien être mais ils déprécient aussi les appétits. Cela ne vient pas du corps mais de la loi, ou disons-le dans nos termes, l’impératif du signifiant.

La jouissance de l’anorexique est kantienne. La question n’est ni l’image du corps ni même l’insistance de la pulsion orale mais le respect de la loi comme telle, qui la commande. L’anorexique refuse le plaisir oral pour quelque chose de plus élevé et le “respect” de  cet impératif d’abnégation participe à l’élever elle-même moralement. Dans sa recherche sans répit d’une victoire sur les exigences du corps c’est sa volonté qu’elle met au défi tout démontrant sa supériorité sur des pairs qu’elle méprise. Loin de fuir son désir à l’endroit de la nourriture, elle le nourrit. Elle compulse les recettes, elle connaît les menus des grands restaurants de la ville, elle cuisine de délicieux plats pour le commun des mortels pendant qu’elle s’affame, elle adore manger dehors… mais préfère toujours le menu au contenu de l’assiette.
Sa vie est une spirale infernale puisqu’il y a toujours quelque chose qui se présente en plus qu’elle doit s’interdire de manger. La réelle gloutonne est la loi  pour laquelle elle vit et comme Freud l’a démontré, plus l’anorexique sacrifie à la loi, plus le sacrifice qui lui est demandé sera grand.
 
Traduction: Jean Luc Monnier

[1] Lacan J. Subversion du désir et dialectique du désir,  Écrits, Paris, Seuil, 1966, p. 821.
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Norbert Leber
Aren't you happy about it?

Reading “LEBER, Norbert (Vienna [1]), approved to be admitted to the NLS” the first time brought me a sort of anxious drowsiness. ‘Aren’t you happy about it?’, a colleague asked.
 
A dream – the day after:

The dreamer is in the room of his first son. He looks at his bed which is empty, the blanket is pulled back. He looks a second time, the mattress has burst open along its seam. Small dark grey particles crumble out, like a swarm, he thinks. Then, like a caption over the picture of the mattress, the word Pi-Hirte[2] appears. He asks himself, Pi-Hirte? Then, he takes disbelievingly a second look and sees the letters got an h more: Phi-Hirte. He asks himself curiously, Phi-Hirte? He first understands: Ah! Phi, from Pi to Phi [φ], this must be a Lacanian logic. Then, he takes an introspective look and the Phi-Hirte transforms into Vieh-Hirte[3]: the equivocation of Phi [fi]and Vieh [fi] in German realizes and a loud laughter breaks out in the dreamers’ body: H(a) H(a) H(a), which wakes him up.
 
“The value of the joke lies in its possibility of betting on the underlying non-sense of any use of sense, thereby calling into question any sense insofar as it is founded on a use of the signifier.” [4]
 
It is the h which brings the new nomination and thus the new meaning. One more new silly meaning. The appearance of the h in phi brought curiosity, a movement of surplus enjoyment, then, the realization from Phi(fi) to Vieh(fi) struck the body and the affect resonates through the body. H H H – in German the letter H is pronounced Ha. A staccato which fragments.
The appeal to the meaning exerted by the signifying chain” [5] and a speaking body resonating in its well-known and ever surprising style of humor.
 
I bet on the non-sense, on this playing with letters, this eager saying around the un-sayable [l’indicible], which let the subject stay in front of the new gate like a cow(-boy) [7].

[1] It was ‘Vienna’, which made me hesitate and let me think, that Germans use to say eg. Villach, with a W – Willach like will, a town in my home-district Carinthia and locals say it with a F – Fillach – like figure
[2] If we suppose that it is a word or a signifier, it could be translated like: Pi-shepherd/-herder
[3] In this moment, the equivocation was understood: Vieh = cattle, beast, livestock and Hirte = herder, shepherd
[4] J., Lacan, Le Séminaire, livre IV, La relation d’objet, Éditions du Seuil, Paris, 1994, p.294 (transl. by the author).
[5] Cf. Orientation text of Daniel Roy for the NLS-Congress 2021, ‘What do we call ‘Body Event?’, https://www.nlscongress2021.com/blogposts/title-h8sct-5m96m-5xecx
[6] É Laurent, L’Envers de la Biopolitique, Navarin/Le Champ Freudien 2016, p.26.
[7] German saying to someone who is surprised and affected of a new situation and doesn’t move on: to stay in front of the new gate like a cow
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NLS Congrès présente

Norbert Leber
N'es-tu pas content?

Lire “LEBER, Norbert (Vienne[1]), homologué membre de la NLS” pour la première fois m'a plongé dans une sorte de torpeur. Un collègue m'a demandé: « N'es-tu pas content? »
 
Un rêve, le lendemain:
Le rêveur est dans la chambre de son premier fils. Il regarde le lit vide dont la couverture est rejetée en arrière. Il regarde une seconde fois, le matelas s'est brusquement ouvert le long de la couture. De petites particules gris foncé s'en échappent, comme un essaim, pense-t-il. Puis, comme une légende sur l'image du matelas, apparaît le mot Pi-Hirte. Il se demande: Pi-Hirte[2]? Sceptique, il regarde une nouvelle fois et voit que le mot a acquis un h en plus: Phi-Hirte. Il se demande, curieux, Phi-Hirte? Il comprend d'abord: Ah! Phi, de Pi à Phi[φ], cela doit être une logique lacanienne. Puis il fait une sorte d'introspection et le Phi-Hirte se transforme en Vieh-Hirte[3]: l'équivoque entre Phi [fi] et Vieh [fi] en allemand se réalise et un grand éclat de rire s'empare du corps du rêveur, H(a) H(a) H(a), et le réveille.
 
« La valeur du trait d’esprit, […], c’est sa possibilité de jouer sur le foncier non-sens de tout usage du sens. Il est, à tout instant, possible à mettre en cause tout sens, en tant qu’il est fondé sur un usage du signifiant. [4] »
 
C'est le h qui apporte la nouvelle nomination et avec lui le nouveau sens. Encore un sens absurde. L'apparition du h dans Phi attise la curiosité, un mouvement de plus-de-jouir, puis la réalisation de Phi [fi] à Vieh [fi] percute le corps et l'affect y résonne. H H H (en allemand, la lettre h se prononce Ha, avec le h aspiré). Un staccato qui fragmente.
« […] l'appel au sens exercé par la chaîne signifiante … [5] » et un corps parlant qui résonne dans son style humoristique familier et toujours surprenant.
 
Je joue sur le non-sens dans ce jeu avec les lettres, ce dire fervent autour de l'indicible[6], qui laisse le sujet devant la nouvelle porte comme une vache [cow(-boy)]. [7]
 
Traduit par Clémentine Benard

[1] C'est ce mot, Vienne, qui m'a fait hésiter et réfléchir, car les Allemands prononcent le nom de la ville Villach avec un [v] comme village, mais dans ma région, en Carinthie, les locaux le prononcent avec un [f] comme figure.
[2] Si l'on fait la supposition que c'est un mot ou un signifiant, cela pourrait se traduire ainsi: Pi-berger
[3] À ce moment-là, l'équivoque s'est éclaircie: Vieh: le bétail, la bête, les bestiaux et Hirte: le berger
[4] J. Lacan, Le Séminaire, Livre IV, La relation d'objet, Seuil, Paris, 1994, p. 294.
[5] Cf. Texte d'orientation de Daniel Roy, « Qu'appelons-nous "événement de corps"? »   https://www.nlscongress2021.com/messages/une-analyse-lacanienne-pas-sans-les-corps-8ka2t-cnbp6#_ftn1
[6] É. Laurent, L’Envers de la Biopolitique, Navarin/Le Champ Freudien 2016, p.26.
[7] Proverbe allemand que l'on dit quand quelqu'un est surpris et touché par une nouvelle situation et ne bouge plus
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